Ce n’est pas la révolution mais c’est quand même un grand pas en avant… La signature du nouvel accord en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap qui couvre les années 2019 à 2022 est allée au-delà de la simple actualisation. « Jusqu’à présent, le groupe avait trois accords spécifiques pour ses trois UES (unité économique et sociale) – marketing-services, raffinage-pétrochimie, amont-global services-holding. Nous avons décidé de les remplacer par un accord qui entre dans le champ de notre socle social commun couvrant 14 000 salariés », explique Cyril Lenoir, chef du département des relations sociales France et négociateur au titre de la direction. Mais au lieu de faire la synthèse entre les trois accords existants, les discussions avec les syndicats ont permis de prendre le « mieux disant », en l’occurrence celui de l’UES marketing-services, et de l’améliorer en privilégiant trois principaux axes : la sensibilisation des salariés à la situation de handicap, le recrutement et l’évolution professionnelle et l’amélioration des conditions de vie personnelle.

Le premier volet comporte des mesures classiques avec, toutefois, l’introduction de modules de formations obligatoires pour les gestionnaires de carrière, les recruteurs et les managers ayant des travailleurs handicapés au sein de leurs équipes. Des modules spécifiques seront aussi créés pour la formation de tuteurs d’intégration et de référents handicap des établissements.

L’accord prévoit parallèlement la constitution d’un réseau d’« ambassadeurs » qui pourront s’engager auprès de la Mission handicap du groupe pour mener des projets en lien avec le handicap. Mais la mesure phare est la création de quatre postes de coordinateurs handicap centraux déchargés de toute autre activité. Ils seront les garants de la mise en œuvre de la politique RH du groupe et notamment des mesures liées au recrutement et à l’évolution de carrière. Un dossier stratégique pour Total. « Nous allons créer un poste de chargé de recrutement dédié aux personnes en situation de handicap. Il va nous aider à identifier les profils afin d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, car nous avons des difficultés à trouver des candidats qui correspondent aux postes proposés », rappelle Cyril Lenoir.

L’accord prévoit en effet de porter à 6 % le taux de personnes en situation de handicap dans ses effectifs contre 5,19 % aujourd’hui.

Si entre 25 et 40 recrutements en CDI au minimum de travailleurs handicapés pendant la durée de l’accord sont d’ores et déjà actés, Total entend aussi développer le nombre d’alternants accueillis (stagiaires, apprentis, contrats pros…) pour répondre à ses obligations mais aussi pour se constituer un vivier.

La direction espère en outre que les mesures d’accompagnement des collaborateurs concernés dans leur évolution professionnelle pourraient inciter des salariés en poste à faire reconnaître leur handicap.

« Les collaborateurs en situation de handicap vont se voir octroyer des jours pour s’occuper de leurs démarches administratives et médicales alors qu’aujourd’hui, pour effectuer ces tâches, il faut souvent prendre des jours de congé. Et tous les deux ans, ils auront un entretien avec des experts RH et des acteurs dédiés au handicap pour étudier avec eux des projets de mobilité professionnelle », ajoute Cyril Lenoir.

Autre nouveauté : la possibilité de recevoir une aide financière de 1 500 euros maximum pour améliorer leur situation personnelle dans les cas, par exemple, de travaux à réaliser à leur domicile afin d’améliorer leurs conditions matérielles et leur santé et de ce fait, leur maintien dans l’emploi…