Où en est l’intelligence artificielle en France ? Le Pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques (Pipame), relevant de la DGE de Bercy, a dévoilé le 19 février un rapport qui dresse un état des lieux et formule des recommandations. Parmi les 14 secteurs économiques français les plus impactés par l’IA, 4 sont mis en exergue du fait de leur potentiel de développement. Dans la santé, la médecine préventive ou le diagnostic médical présentent des perspectives particulièrement intéressantes. Pour accélérer cette dynamique naissante, le rapport recommande de créer des zones d’expérimentation à l’échelle d’un hôpital ou d’un réseau de soins. Il prône un schéma similaire pour le secteur de la mobilité, à l’échelle d’une ville ou d’une situation de transport. Le secteur pourra alors mieux bénéficier des apports de l’IA, en particulier grâce à la conduite autonome. Dans l’énergie et l’environnement, le rapport préconise de stimuler la production de données environnementales, notamment chez les industriels, afin de favoriser l’innovation. Quant à l’industrie, le rapport estime qu’elle peut offrir un fort potentiel à des start-up ou des PME dans le contrôle qualité ou la maintenance prédictive.
La France a une carte à jouer dans l’IA à condition de favoriser la création de jeux massifs de données et de faciliter leur accès aux acteurs économiques. Pour y parvenir, le rapport préconise une série de mesures telles que la création d’un cadre légal spécifique ainsi que de zones d’expérimentation à grande échelle pour tester des solutions innovantes en situation réelle. Il propose aussi d’instaurer un marché protégé pour les start-up afin d’améliorer leur viabilité économique à long terme. Enfin, les auteurs recommandent d’encourager les projets centrés sur les assistants intelligents pour mieux satisfaire les besoins quotidiens du grand public. Ce rapport apporte une nouvelle pierre à la stratégie nationale pour le développement de l’IA. Rendue publique en mars 2018, elle doit être financée à hauteur de 1,5 milliard d’euros sur l’ensemble du quinquennat.
