L’entreprise libérée représente tout mode d’organisation plate qui laisse les employés décider de leurs actions pour le bien de l’entreprise. L’holacracie est un modèle de gouvernance pour la mise en place d’une telle organisation. C’est une des premières limites du modèle. Il est figé par essence. Pourtant, les cultures d’entreprises et leurs contextes économiques étant tous différents, leurs besoins sont hétérogènes.
À travers la libération de la prise d’initiative, la mise en place d’une organisation plate est faite au bénéfice d’une plus grande capacité d’adaptation. Alors pourquoi limiter celle-ci par l’adoption d’un modèle, certes adaptatif dans ses cercles, mais unique dans ses mécanismes de fonctionnement ? Et puis, au-delà du côté intrinsèquement limitant d’un modèle, je trouve la mécanique des réunions un peu utopique.
En effet, je pense notamment à sa volonté de codifier la manière dont les membres peuvent réagir lors d’une réunion de gouvernance. Ainsi, il est interdit de réagir à une proposition en dehors du tour de réaction. L’humain étant un animal émotionnel, c’est totalement contre-nature ! J’ai l’impression que l’holacracie a tendance à vouloir remplacer la rigidité d’un mécanisme hiérarchique par un autre, où le modèle devient le véritable système d’exploitation de l’entreprise et où vous ne seriez pas administrateur de votre poste de travail. C’est un beau paradoxe !