Après un an de tests dans 12 départements, Randstad déploie Randy dans ses 650 bureaux. Ce chatbot intelligent dédié au recrutement ne se base pas sur les éléments habituels (CV, formulaires), mais préqualifie les candidats via un système de gamification (un quiz sur le métier par exemple), puis des questions plus classiques sur l’expérience ou le type de contrat recherché. Afin d’afficher les résultats, Randy propose des offres d’emploi correspondantes et suggère de laisser son numéro de téléphone afin d’être contacté par un consultant. Les candidats qui le souhaitent peuvent aussi compléter leur profil avec des tests de personnalité. Au terme des échanges, Randy leur attribue un « score », visible uniquement par les consultants de Randstad. Interrogé sur le coût de ce chatbot, François Beharel, le président du Groupe Randstad en France, a indiqué qu’il n’était « pas si cher », ajoutant que la plus grande difficulté était le « biais algorithmique », autrement dit la façon « d’élaborer le bon scénario et le process pour sélectionner les bons candidats ». En 2018, Randy a réalisé 30 000 conversations et échangé 400 000 messages, la durée moyenne passée avec un candidat s’établissant à 23 minutes. Il a déjà été mis en œuvre dans 28 métiers dont 5 dans le champ médical (infirmier, aide-soignant, auxiliaire de puériculture, masseur kinésithérapeute et médecin).
En 2019, Randstad souhaite prérecruter 30 000 profils dans 40 métiers, dont au moins 1 000 candidats dans le domaine médical. Après Facebook Messenger, Randy va être déployé sur le Web et d’autres plateformes du groupe. À terme, les consultants pourront aussi l’utiliser pour sélectionner les candidats dans la base de données de Randstad. En parallèle, Randy va s’enrichir de nouvelles fonctionnalités. « Nous souhaitons ajouter des briques d’intelligence émotionnelle, de la voix et de la vidéo », a en effet indiqué François Beharel. Les candidats pourront poster des films qui permettront de le conseiller sur sa posture et le comportement à adopter en entretien.
