Sous la pression, la société Instacart, une start-up haut de gamme née dans la Silicon Valley et qui offre des livraisons de produits d’épicerie ou de la maison via une appli, a finalement revu sa politique salariale… En novembre dernier, l’entreprise avait en effet fait en sorte que son algorithme intègre les pourboires donnés par les clients aux livreurs (aux États-Unis, le pourboire s’inclut dans le paiement par carte de crédit), dans le cas où le minimum garanti par course n’était pas atteint. Avec le nouveau dispositif, les travailleurs se voyaient attribuer une estimation de revenus, assortie d’un minimum de 10 dollars par livraison. Mais entre minimum et algorithme – dont le fonctionnement était on ne peut plus obscur –, nombreux ont été les livreurs qui ont vu le système flécher leurs pourboires vers le minimum par livraison, afin de le garantir… Résultat ? Des revenus en baisse de 30 % à 40 %. Dans la pétition (signée par 1 500 livreurs) qu’ils ont lancée avec l’aide de syndicats, ceux qui travaillent pour Instacart, une société évaluée à près de 8 milliards de dollars, soulignaient que la nouvelle pratique revenait à faire « subventionner l’entreprise par ses clients » tout en « volant les pourboires des livreurs ». Son patron, Apoorva Mehta, a finalement jugé l’idée « malvenue » dans la lettre publiée à l’intention des livreurs leur indiquant que cette politique était abandonnée.