Un mois. C’est le temps de la passation de poste dont a bénéficié, à deux reprises, Natalia Sorokina, avant de partir en congé maternité. Elle est chef de projet développement chez Expanscience, un laboratoire pharmaceutique et dermo-cosmétique familial, qui emploie plus de 1 100 collaborateurs. Elle a tenu à travailler le plus longtemps possible avant ses accouchements et a donc collaboré dans la durée avec sa remplaçante.

Lors de chacune de ses deux reprises du travail, la jeune maman estime avoir été bien accueillie par son manager et avoir, là encore, eu le temps de réaliser la passation des dossiers en cours avec sa remplaçante. Elle travaille aujourd’hui à temps partiel, et réserve ses mercredis à ses enfants de 1 et 3 ans. « Je trouve l’équilibre entre mes vies professionnelle et personnelle », résume-t-elle. L’entreprise qui l’emploie depuis dix ans maintenant, affiche sa volonté de permettre cette conciliation entre responsabilités familiales et missions professionnelles. Elle vient de signer la charte de la parentalité, lancée en 2008 par l’Observatoire de l’équilibre des temps et de la parentalité en entreprise (Ope). Une charte qui a été signée par près de 500 employeurs et concerne ainsi 4,5 millions de salariés.

Pour Expanscience, cette signature couronne un dispositif plus qu’il ne l’initie : « Nous sommes engagés sur ce sujet de longue date, rappelle Fanny Debbi, directrice des ressources humaines. Nous avons voulu le réaffirmer. Il s’agissait également d’accorder à nos collaborateurs la même attention que celle que nous offrons à nos parents clients, pour qui nous avons développé diverses actions. »

Autre atout de cette charte, telle que l’appréhende Expanscience : elle invite à « impulser de nouvelles formes de travail », estime Fanny Debbi. De quoi séduire les jeunes générations qui demandent des relations sociales innovantes avec leur employeur. Reste à faire de la pédagogie auprès des managers : « Demander un temps partiel ne signifie pas se désengager », pointe Fanny Debbi. Outre le temps partiel choisi, plébiscité par les jeunes parents, Expanscience a aussi mis en place une journée de télétravail, avec l’objectif de faciliter cette conciliation entre vie professionnelle et vie privée. L’entreprise prévoit aussi de ne pas organiser de séminaires pendant les vacances scolaires ou de ne pas faire débuter de réunion après 18 heures. « Pour ce qui est des demandes de télétravail et de temps partiel, pour respecter l’égalité de tous, nous avons mis au point un processus d’acceptation et de refus homologué, souligne Fanny Debbi. La décision doit être collégiale et équitable, et non fonction du demandeur ou du manager. »

Prochaine étape : ouvrir ces droits aux filiales européennes. Un premier pas en ce sens vient d’être accompli, avec la possibilité pour elles de bénéficier de Yoopies, plateforme de solutions de garde d’enfants. Autant de mesures qui pourraient attirer de jeunes talents : « Nous présentons notre politique de qualité de vie au travail lors des recrutements, bien sûr, confie Fanny Debi, et notre politique RH nous a aussi aidés à obtenir le label b-corp, qui couronne nos efforts d’entreprise responsable. »

Expanscience est un laboratoire pharmaceutique et dermo-cosmétique. Créé en 1950, il compte aujourd’hui 16 filiales et 102 pays distributeurs. Il emploie 681 personnes en France, et 426 à l’international. En 2018, son chiffre d’affaires s’établissait à 460,5 millions d’euros. Il est certifié b-corp, label exigeant en matière de responsabilité sociale des entreprises.