Le fléau touche de nombreuses entreprises. En 2014, 20 % des femmes et des hommes interrogés par l’Ifop pour le Défenseur des droits déclaraient connaître au moins une personne ayant été victime de harcèlement sexuel dans le cadre de leur travail. Plus récemment, le sondage Ifop pour VieHealthy, réalisé en février 2018, quelques mois après l’affaire Weinstein, indiquait qu’une femme sur trois avait été confrontée un jour à ce genre de situation au cours de sa vie professionnelle. Or seuls 5 % des cas de harcèlement sexuel sont portés devant la justice française. Les procédures judiciaires, longues et éprouvantes pour les victimes, aboutissent encore peu fréquemment à des condamnations tant il est parfois difficile de prouver les faits.

Pour donner des repères aux professionnels des ressources humaines désireux de prévenir le phénomène et confrontés parfois à un manque de ressources internes, à une mauvaise compréhension du sujet ou à des difficultés à diligenter une enquête, l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) vient de publier à leur attention un livre blanc sur la prévention du harcèlement sexuel en entreprise1. Préfacé par Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre la discrimination, ce guide propose une méthode de déploiement simple, des actions concrètes et des bonnes pratiques pour prévenir le phénomène, témoignages de DRH à l’appui. Il aide notamment à identifier les différentes formes que peut prendre le harcèlement sexuel et donne des clés aux professionnels RH, en première ligne sur ce sujet, pour promouvoir une culture d’entreprise rendant inacceptables les propos et les comportements sexistes et les violences sexuelles, mais également pour déployer les dispositifs de prévention, agir pour libérer la parole des victimes, les protéger et sanctionner les responsables.