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L’actualité

« La génération Z est à la recherche d’expériences de vie »

L’actualité | publié le : 11.02.2019 | Nathalie Tran

Mazars vient de réaliser une première étude sur les attentes de la génération Z (15-24 ans) offrant une comparaison avec celles des Y (25-34 ans). Qu’en ressort-il ?

On s’aperçoit que les nouvelles générations restent très attachées au travail à temps plein et au CDI, mais l’écart se creuse entre les Y et les Z : 86 % des 25-34 ans tiennent au CDI contre 79 % des 15-24 ans, ce qui représente un écart de 7 points. Ces derniers sont plus ouverts que leurs aînés à des alternatives. Ils sont prêts notamment à cumuler une activité principale et une activité secondaire (56 % contre 51 % pour la Gen Y), à travailler en free-lance (55 % contre 48 %) à créer leur entreprise (54 % contre 50 %) ou à travailler à temps partiel (49 % contre 38 %). Ils ont intégré le fait qu’avoir une carrière linéaire répond à une époque révolue et se voient facilement changer de statut et tester différentes formes de travail. On travaille beaucoup sur l’engagement, mais c’est sans doute peine perdue parce qu’ils vont bouger de toute façon.

Quel regard portent-ils sur l’entreprise ?

La génération Z montre une certaine défiance vis-à-vis de l’entreprise et, en tout cas, un rejet des organisations très processées et verticales. Sinon aucun modèle idéal ne se dégage. En cela, il n’y a pas une rupture nette avec la génération Y. Travailler dans une start-up (11 % vs 9 %) ou une des GAFA (8 % vs 5 %), une entreprise du CAC 40 (4 % vs 6 %), une association ou une ONG (4 % vs 5 %) ne les attire pas plus. En revanche, un jeune sur quatre déclare souhaiter être son propre patron (25 % pour la génération Z et 21 % pour les Y). C’est une génération d’entrepreneurs qui en revient finalement aux fondamentaux : ils recherchent la sécurité en ayant un CDI, la rémunération est leur principal élément de motivation (57 %), mais l’ambiance de travail, les échanges et les interactions avec leurs collègues sont aussi très importants pour eux (56 %). Surtout la culture du présentéisme est remise en question : 80 % des Z et des Y n’ont aucun problème avec le fait de beaucoup travailler, mais en contrepartie, ils veulent plus de flexibilité concernant les horaires et le lieu de travail.

Quels enseignements en retirez-vous ?

Alors que la génération Y était caractérisée par l’engagement et l’équilibre vie privée/vie professionnelle, la génération Z est plus que jamais à la recherche d’expériences de vie. C’est une génération réaliste, loin d’être individualiste, qui chahute les modèles d’organisation. Le défi à relever sera de renforcer le lien de confiance, de développer une culture de la bienveillance, d’offrir flexibilité et autonomie tout en maintenant l’esprit de communauté auquel ils sont attachés et leur permettre de vivre plusieurs vies professionnelles. Pour la rentrée, nous allons d’ailleurs expérimenter le recrutement en CDI à temps partiel pour permettre aux collaborateurs qui ont une activité complémentaire de l’exercer en parallèle et d’être plus épanouis, une réalité à laquelle nous sommes déjà confrontés, et donc supprimer les clauses de sécurité sur la double activité, de plus en plus dénoncées à l’embauche. Pour nous, un talent reste un talent, ce n’est pas le nombre de jours travaillés qui change la performance.

Auteur

  • Nathalie Tran