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Compétences : Le PIC entre dans le dur

L’actualité | publié le : 11.02.2019 | Benjamin D’Alguerre

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Compétences : Le PIC entre dans le dur

Crédit photo Benjamin D’Alguerre

Après une année d’amorçage, les pactes régionaux d’investissement dans les compétences et leurs appels à projets se multiplient. Seule la région Auvergne-Rhône-Alpes refuse de s’engager.

Un milliard et demi d’euros. C’est l’enveloppe que le gouvernement mettra sur la table en 2019 pour financer le plan d’investissement compétences (PIC), ce grand projet quinquennal visant à former un million de demandeurs d’emploi et autant de jeunes sans qualifications d’ici à 2022 et budgété, au total, à 15 milliards d’euros. En 2018, la phase d’amorçage du plan avait coûté 608 millions.

« Cette année, nous rentrons dans le dur », explique Jean-Marie Marx, haut-commissaire à la transformation des compétences. Le « dur », ce sont les signatures, avec les collectivités régionales, des pactes régionaux d’investissement dans les compétences, les déclinaisons territoriales du Plan et les lancements des premiers appels à projets pour les rendre effectives. Le Centre-Val de Loire, le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté, la Nouvelle Aquitaine ou les Hauts-de-France se sont déjà engagées dans leurs plans. Pour les autres régions, ce n’est qu’une question d’agenda (le pacte francilien est soumis au Crefop cette semaine) et l’Outre-Mer devrait bientôt rejoindre le club.

Selon Jean-Marie Marx, une solution pourrait être trouvée « dans les prochaines semaines » pour convaincre Provence-Alpes-Côte d’Azur, encore rétive pour des raisons comptables puisque la règle du PIC prévoit que pour un euro versé par l’État, la région s’engage d’autant.

Seule Auvergne-Rhône-Alpes a acté son refus de signer, ce qui contraindra le Haut-commissariat à contractualiser avec la direction régionale de Pôle emploi. Quant aux appels à projets thématiques, ils s’étoffent. Le premier d’entre eux, « 100 % inclusion », orienté vers les publics les plus éloignés de l’emploi, avait été lancé par Muriel Pénicaud le 4 juin dernier et ses six premiers lauréats ont été désignés en décembre avant d’être accompagnés financièrement sur trois ans. D’autres, consacrés à l’inclusion des réfugiés ou aux préparations à l’apprentissage, ont suivi. Dernier en date : « Repérages », lancé le 4 février. Un appel à projets destiné à identifier les futurs bénéficiaires et à sécuriser leurs parcours professionnels – le plus souvent très éloignés de l’emploi – en amont de leur entrée dans un parcours de formation. « Il ne suffit pas de prescrire de la formation pour « faire du chiffre », mais de garantir que cette formation se traduira bien par un retour durable à l’emploi », indique Jean-Marie Marx.

À cette fin, d’autres acteurs que les régions seront impliqués dans le projet : Pôle emploi, missions locales, acteurs de l’insertion par l’activité économique (qui devraient bénéficier d’une politique d’achat de formation particulière budgétée à 60 millions d’euros), bailleurs sociaux… Le projet devrait bénéficier à 130 000 personnes sur la durée du quinquennat et son budget est estimé à 260 millions d’euros. D’autres programmes seront également à l’agenda dans les mois à venir. Notamment concentrés sur le data-digital, la formation par réalité virtuelle ou encore la transformation de l’offre de formation.

Auteur

  • Benjamin D’Alguerre