Avec ou sans accord, le Brexit approche. Et certaines entreprises familiales allemandes, qui réalisent le gros de l’import-export outre-Rhin, se demandent si les livraisons ne vont pas être ralenties par des passages en douanes plus ardus, faits de paperasserie supplémentaire, ou si leurs coûts ne vont pas augmenter en raison de nouveaux tarifs douaniers. Ce sont surtout les acteurs du secteur automobile, relève l’association des entreprises du Mittelstand, qui sont exposés, du fait de leur forte dépendance, à l’import comme à l’export, au marché britannique. Si 77 % de ces entreprises estiment, selon une enquête menée en décembre dernier par leur association, qu’elles ne vont pas être affectées par le Brexit, d’autres cherchent la parade, selon Bloomberg.

C’est le cas de Kieselstein International, par exemple, qui fabrique des machines pour travailler le métal à Chemnitz, près de Leipzig, en Saxe, et les vend notamment à British Steel, au Royaume-Uni. Kieselstein a ajouté plusieurs clauses à ses contrats, stipulant que, passé le 29 mars, date officielle du Brexit, le client lui-même devra prendre la marchandise en charge à partir de Chemnitz. En outre, le fabricant a prévenu qu’une taxe supplémentaire sur la vente (de 19 %) pourrait être appliquée sur la facture après la même date. Zabag Security Engineering, fabricant de portes de sécurité qui se fournit pour certaines pièces de l’autre côté de la Manche, cherche quant à lui un fournisseur en Europe continentale pour assurer la continuité des livraisons. D’autres sociétés, comme Max Frank, un producteur bavarois de systèmes de renforcement du béton pour immeubles, a commencé par accumuler des stocks en provenance de l’une de ses filiales en Angleterre. Enfin, certaines entreprises allemandes examinent les routes empruntées par les produits achetés à l’étranger. Importées d’Asie, par exemple, certaines marchandises n’en transitent pas moins par des ports anglais…