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Sur le terrain

RSE : APF France handicap sur le mode participatif

Sur le terrain | publié le : 04.02.2019 | Sophie Massieu

Un diagnostic de l’existant, des groupes de travail pour définir des axes pour affirmer la responsabilité de l’association auprès de ses territoires… Dans les Hauts-de-France, elle a construit, de façon participative, une politique de RSE. L’un de ses axes a trait à la qualité de vie au travail.

La responsabilité sociale des entreprises séduit aussi le secteur associatif et médico-social. C’est du moins le cas au sein de APF France handicap. Sa direction régionale des Hauts-de-France est pionnière au sein de ce grand réseau national : elle a bâti une stratégie pour transformer son mode de fonctionnement et mettre en œuvre une politique de développement durable. Les trois piliers, économique, environnemental, et social, avec une attention particulière accordée à la qualité de vie au travail, ont été abordés.

L’association s’est lancée dans cette réflexion à l’invitation du conseil régional qui a choisi de travailler à la troisième révolution industrielle. Rien de surprenant dans une région malmenée sur le plan de l’emploi par la désindustrialisation. Gros employeur de la région, la direction régionale de APF France handicap s’est lancée dans la démarche avec une double volonté : « Nous voulions faire preuve d’anticipation, explique Hervé Lherbier, le directeur régional, et interroger le devenir du secteur médico-social. Que sera-t-il dans 15 ans ? Et le souhait était aussi d’initier une démarche fédératrice. Nous ne voulions rien construire qui vienne d’en haut, mais bien au contraire permettre aux salariés de se reconnaître et de se bâtir une identité autour des enjeux contemporains portés par la RSE. » Dès lors, le processus s’est voulu participatif et progressif. Un premier comité de pilotage a réuni les organisations régionales volontaires en septembre 2016 et a réalisé un diagnostic de ce qui se faisait déjà. Six mois plus tard, ces éléments collectés, le deuxième comité de pilotage a permis de mettre en place différents groupes de travail : ressources humaines, utilité sociétale et ancrage territorial, environnement, achats responsables et nouveaux modèles économiques. Et quatre mois plus tard, cinq axes de politique de responsabilité sociale ont émergé. Première volonté affichée : celle d’être un acteur de l’innovation sociale. Diminuer l’empreinte environnementale, favoriser l’alimentation responsable et développer l’utilité sociale représentent trois autres dimensions de l’engagement.

Cultiver le sentiment d’appartenance

Enfin, un travail autour des ressources humaines a été mis en œuvre. Et dans ce cadre, un focus particulier sur la QVT réalisé. Soutenir l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle, donner du sens au travail, attirer et fidéliser de nouveaux potentiels et les accompagner figurent parmi les points clés de la feuille de route que s’est fixée l’association. « Nous devons cultiver le sentiment d’appartenance, souligne Marie Gaston-Raoul, responsable régionale de l’offre de services, l’une des chevilles ouvrières de ce chantier. Et une politique de RSE comme celle-ci peut nous permettre de recruter, en ce qu’elle actualise l’image de l’association. Enfin, nous avons une responsabilité et un impact considérables sur nos territoires où, parfois, nous sommes le principal employeur. »

Une politique porteuse de sens

Mais faire accepter ce projet au sein des diverses structures s’avère complexe. Le temps est maintenant à l’appropriation de cette feuille de route. Un premier pas nécessaire puisque l’objectif est que la région soit rapidement rejointe par une partie de ses homologues pour que la RSE soit, à terme, portée par l’ensemble des services et établissements, sur le plan national. C’est inscrit dans le projet associatif adopté en 2018 qui invite à « déployer une politique RSE porteuse de sens, porteuse de cohérence, pour toutes les parties prenantes ». « APF France handicap revendique toujours des droits pour les personnes handicapées, mais nous voulons aussi compter parmi les acteurs qui proposent des solutions », précise Marie Gaston-Raoul.

APF France handicap compte, dans les Hauts-de-France, 2 020 collaborateurs, qui interviennent dans 60 établissements : entreprises adaptées, Ésat mais aussi services d’accompagnement à domicile ou établissements de vie.

Auteur

  • Sophie Massieu