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Recrutement : L’alternance, une priorité chez Car Avenue

Sur le terrain | publié le : 04.02.2019 | Lucie Tanneau

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Recrutement : L’alternance, une priorité chez Car Avenue

Crédit photo Lucie Tanneau

Le réseau de concessionnaires a fait de l’insertion des jeunes via la formation un projet d’entreprise. Un besoin, mais aussi une responsabilité sociétale, explique la DRH.

Avec 72 concessions en Lorraine, Alsace, Belgique et Luxembourg, 1 890 collaborateurs et 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires, le réseau de concessionnaires Car Avenue est un acteur économique qui compte. Pour continuer de se développer sur les secteurs en tension de la mécanique, de la carrosserie et des métiers de l’automobile en général, le réseau a fait le choix de la jeunesse. « C’est important de former les jeunes à nos métiers », résume Claude Notter, la directrice des ressources humaines du groupe, militante de l’apprentissage. Elle organise chaque année huit journées de recrutement des apprentis sur les différents bassins d’emploi de l’entreprise. Les candidats postulent en envoyant leur CV, et tous sont reçus en entretien. « Le jury regarde davantage les appréciations que les notes, pour évaluer le savoir-être des jeunes, note Claude Notter. Nous les recevons ensuite avec leur famille, avant de leur faire passer des tests pour les mettre en situation. » Avec cette méthode, le taux de rupture à l’issue de la signature des contrats d’apprentissage ne dépasse pas les 5 %. Cette année, 143 personnes sont formées en alternance chez Car Avenue. Pour leur apprendre le métier, 90 salariés sont devenus tuteurs. « Tous sont volontaires : c’est indispensable d’avoir envie de transmettre pour être un bon tuteur », croit la DRH, qui n’a pas de mal à susciter des vocations. « Beaucoup de nos responsables après-vente, que l’on appelait avant chefs d’atelier, ont commencé avec la caisse à outils, comme ils disent, dans l’atelier, avec peu de responsabilités. Ils ont à cœur de transmettre ce qu’ils ont appris », remarque-elle.

Une voie de l’excellence

L’apprentissage le permet. « Notre directeur général, Martial Pidolle, est lui-même issu de l’apprentissage. Du CAP mécanique au poste de DG, cela vous donne une idée de l’importance que l’on apporte à cette méthode de formation : c’est une voie de l’excellence », défend la DRH. D’autant que l’accueil de jeunes, pendant deux ou trois ans, dans les ateliers et réseaux de vente, permet aussi à Car Avenue de transmettre les valeurs et la culture de l’entreprise. Un élément important à l’heure où Car Avenue a besoin de main-d’œuvre pour compenser les départs à la retraite.

« Il y a un principe de réalité : si on ne forme pas ces jeunes, on ne trouve plus les compétences dont on a besoin », résume Claude Notter, qui insiste aussi sur la responsabilité sociétale des dirigeants : « L’entreprise doit former les jeunes sur le territoire où elle est implantée ». Des apprentis qui sont, chez Car Avenue, souvent embauchés à l’issue de la formation. « En moyenne, 70 % restent chez nous, avec des possibilités d’évolution dans le groupe », précise la DRH. L’an dernier, 60 alternants ont ainsi été embauchés. Tous les diplômés sont aussi récompensés lors d’une cérémonie annuelle, créée il y a une dizaine d’années, au cours de laquelle le président Stéphane Bailly (le fils du fondateur Jean-Paul Bailly) leur remet leur diplôme Car Avenue en main propre. « C’est vraiment une politique d’entreprise d’encourager l’apprentissage », résume Claude Notter. La major de promotion 2018, Eva Zumstein, apprentie en carrosserie à Oblinger Haguenau, symbolise ce que l’entreprise défend. « On est très fier de remettre ce prix à une jeune femme, très impliquée, qui s’épanouit dans sa profession et réussit très bien la théorie, avec 18,43 de moyenne », se félicite la DRH qui, tout en militant pour l’apprentissage, rappelle que 50 % de la formation se fait à l’école. « Quand des jeunes choisissent l’apprentissage parce qu’ils n’aiment pas l’école, nous les mettons en garde : la moitié du temps est consacrée à la théorie, en cours, et il faut donc se concentrer davantage encore, car ils n’ont que la moitié du temps pour retenir les notions. » Et si l’inconscient collectif fait souvent de l’apprentissage une voie de garage, Claude Notter balaie le préjugé en souriant. « Même si on choisit la mécanique, on peut devenir ingénieur : c’est le parcours d’un de nos jeunes. Il a commencé en CAP et passe actuellement son diplôme d’ingénieur en alternance, si ça, c’est une voie de garage ! Aujourd’hui, nous sommes dans des secteurs qui recrutent et qui permettent à des gens qui ont envie d’évoluer des carrières vraiment riches. » Pour Car Avenue, apprendre le métier sur le terrain permet aussi aux jeunes de mûrir et d’apprendre les codes de l’entreprise plus rapidement. « Le contrat d’apprentissage est un contrat de travail, qui suppose des horaires, des règles de sécurité, un comportement », résume Claude Notter. Une formation à un métier, mais aussi à la vie de l’entreprise.

Auteur

  • Lucie Tanneau