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Les clés

L’allègement du coût du travail n’améliorerait pas la compétitivité des entreprises

Les clés | Tendance éco | publié le : 04.02.2019 | Alain Roux

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L’allègement du coût du travail n’améliorerait pas la compétitivité des entreprises

Crédit photo Alain Roux

La stratégie de relance de la compétitivité internationale par la baisse du coût du travail ne porte pas ses fruits, selon un rapport de l’Institut des politiques publiques (IPP) de janvier 2019. Plusieurs réformes d’exonérations de cotisations se sont cumulées depuis vingt ans, sans qu’elles ne soient corrélées à une hausse des exportations. C’est le cas du Pacte de responsabilité de 2015 qui a réduit de 1,8 point des cotisations sociales familiales des employeurs pour les rémunérations qui n’excèdent pas 1,6 Smic annuel, pour un coût budgétaire de 4,58 milliards d’euros en 2015. En comparant deux groupes d’entreprises – celles qui bénéficient de la réforme et celles qui n’en bénéficient pas – il n’en ressort aucune différence en termes de valeur exportée ni sur aucune variable de commerce international. En revanche, il est possible que « 100 % de la baisse des coûts » se soient « répercutés dans les marges des entreprises (EBE) ». De même, le CICE n’aurait pas eu d’effet sur les exportations entre 2013 et 2017, tout comme la réforme Juppé de fin 1996. L’impact de cette dernière est plus facilement mesurable sur le long terme, en raison de son ancienneté. Elle a permis des embauches supplémentaires, mais cela ne joue pas nécessairement en faveur de la compétitivité. En effet, le secteur manufacturier a connu une hausse des emplois peu qualifiés, obérant ainsi la productivité des entreprises. Le principe de base qui consiste à baisser les prix des biens et services en jouant sur le coût du travail est ici remis en cause.

Auteur

  • Alain Roux