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Sur le terrain

Rémunérations : InVivo plébiscite l’actionnariat salarié

Sur le terrain | publié le : 28.01.2019 | Lucie Tanneau

À l’heure où le pouvoir d’achat des salariés alimente les conversations, le groupe agricole français signe trois accords relatifs à l’intéressement, la participation et, pour la première fois, à l’actionnariat salarié. Avec des modalités qui vont au-delà du cadre légal.

« Il s’agissait d’aller plus loin dans la modernisation de l’offre sociale. » Le groupe coopératif agricole français InVivo a décidé d’ouvrir son capital à ses salariés. Pour la première fois, en octobre prochain, les 4 500 collaborateurs français pourront devenir des actionnaires salariés. « La création d’un fonds d’investissement dédié permettra aux salariés d’investir dans le développement du groupe, aux côtés des adhérents coopérateurs et des investisseurs extérieurs. Cela vient en complément du plan d’épargne salariale mis en place il y a trois ans », détaille Sébastien Graff, le DRH.

Ils pourront y placer leur intéressement, leur participation ou effectuer des versements libres. Avec un triple objectif pour le groupe : obtenir une source de financement complémentaire, « pas vitale, mais significative », reconnaît le DRH qui affiche un objectif de 20 à 30 millions d’euros sur quatre à cinq ans ; permettre aux salariés de valoriser leur investissement lorsque cela fonctionne « et on est là pour que cela fonctionne » et « renforcer le lien entre motivation des salariés et performance de l’entreprise ». « Permettre au salarié impliqué dans la performance du groupe de s’investir y compris financièrement est hyper important : cela nous permet à tous de parler le même langage », justifie Sébastien Graff qui avait tenté d’instaurer cet actionnariat salarié il y a trois ans. « Le projet avait été abandonné. Cette année, la maturité du groupe fait que les négociations ont été plus faciles. »

Les syndicats CFDT, CFE-CGC et FO, pourtant fermement opposés au dispositif dans le passé, ont approuvé l’accord. Une première souscription sera lancée en octobre 2019, suite à une campagne de communication interne.

La valeur des parts sera alors définie par la performance des différentes entités, analysée au vu des indicateurs financiers et évaluée par des experts extérieurs.

Les modalités, qui prévoient de limiter le risque par un abondement de l’entreprise pour chaque placement, divergent aussi selon les offres proposées.

Participation et intéressement

En parallèle, les négociations ont permis de renouveler les accords de participation et d’intéressement.

Au niveau de la participation, redistribuée depuis 2012-2013 à l’échelle du groupe afin que les collaborateurs des 110 sociétés qui le composent en bénéficient, y compris ceux des entités moins rentables, le montant sera particulièrement favorable cette année.

« Grâce à la cession de l’entité Néovia, bien valorisée depuis 2010, la participation sera multipliée par 10 à 15 points selon les entités », précise Sébastien Graff. Les années précédentes la participation s’élevait entre 600 000 euros et un million d’euros. Quant à l’intéressement, dont les montants s’étalaient entre 4,5 et 5,5 millions d’euros les années précédentes, l’enveloppe globale grimpe aussi pour atteindre les 7 millions d’euros hors charges cette année (soit 7 % de la masse salariale).

« L’accord prévoit une juste répartition car il est lié à la performance du groupe d’une part, et à la performance des entités métiers d’autre part », précise le DRH. Avec des effets sur la motivation, l’esprit d’équipe, le business mis en avant.

« Ce lien que nous créons entre le groupe et les filiales est un moyen de renforcer l’adhésion des salariés à leur métier. C’est un système qui traduit également la solidarité entre les périmètres métiers », précise Sébastien Graff.

Une solidarité entre les équipes

L’accord prévoit aussi une sécurisation de l’intéressement : les collaborateurs des entités déficitaires bénéficient d’une clause de versement minimum, avec un plafonnement afin de ne pas fragiliser la filiale.

« Cela assure une solidarité entre les équipes, mais permet de sécuriser toutes les entités », défend le DRH, alors qu’auparavant certaines filiales reversaient jusqu’à 9 % de la masse salariale alors que d’autres restaient à zéro.

« Ces trois accords lient vraiment la politique sociale de l’entreprise à ses performances, ce qui est intéressant, car ils renforcent l’écoute des sujets business et créent une énergie positive en liant la rémunération des salariés aux résultats du groupe, en leur permettant de vivre de l’intérieur le business d’InVivo », résume le DRH.

Auteur

  • Lucie Tanneau