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Sur le terrain

Formation : ArcelorMittal Construction qualifie des intérimaires Aux métiers de la sidérurgie

Sur le terrain | publié le : 28.01.2019 | Pascale Braun

Pour contrer la pénurie de bacs pro, le sidérurgiste a monté avec Manpower une formation qualifiante. Recrutés sans compétence technique, les intérimaires sont appelés à évoluer vers des postes de chef d’équipe.

Dans la vallée de la Saulx, les trois sites d’ArcelorMittal Construction comptent parmi les derniers vestiges des anciennes forges du sud meusien. L’usine centenaire d’Haironville, qui fabrique des bardages métalliques pour le bâtiment, et les deux sites de Contrisson, distants d’une vingtaine de kilomètres et dédiés à la galvanisation et à la peinture, totalisent 590 salariés. Le groupe, qui avait gelé les embauches depuis le début de la décennie, les a relancées en 2016. À raison d’une soixantaine de recrutements en trois ans, le vivier s’est tari et la DRH du groupe a dû faire preuve d’inventivité pour pourvoir de nouveaux postes et assurer le renouvellement de ses effectifs.

« Les formations adaptées à notre secteur d’activité sont rares et les jeunes diplômés de la région partent généralement vers Metz ou Nancy. Comme les métiers de l’industrie attirent peu, nous sommes allés chercher des compétences dans d’autres secteurs.

Nous formons des intérimaires n’ayant pas d’expérience dans l’industrie, mais qui se montrent motivés et présentent un potentiel intéressant », indique Fabrice Simon, DRH d’ArcelorMittal Construction à Haironville.

Un bac pro recherché

Les trois usines d’ArcelorMittal Construction emploient en moyenne 130 intérimaires, tous recrutés par l’agence de travail temporaire Manpower de Bar-le-Duc. En avril 2018, le groupe a confié à ce partenaire historique la mission de sélectionner huit candidats et les accompagner jusqu’à l’obtention d’un certificat de qualification paritaire de la métallurgie (CQPM).

Les stagiaires présentent des profils très éloignés de la sidérurgie : le groupe compte ainsi un ancien coiffeur, un ex-routier ou encore un menuisier en reconversion.

Une formation de sept mois assurée par l’Afpi pour la partie théorique, puis sur site par les tuteurs d’ArcelorMittal Construction, les a menés au niveau bac pro pilotage de systèmes de production automatisée, l’une des qualifications les plus recherchées de France. En octobre dernier, sept d’entre eux ont reçu leur diplôme et ont intégré l’entreprise, dont trois en intérim et quatre en CDI. « Ce succès tient à la forte implication de chacun des acteurs : les tuteurs de l’agence d’intérim et les nôtres ont travaillé en contact étroit et nous avons même vu des groupes se retrouver le soir pour continuer à travailler », souligne Fabrice Simon.

La formation étant financée par l’Opca de l’intérim, l’investissement d’ArcelorMittal Construction se limite au temps de travail des tuteurs et au salaire des stagiaires, rémunérés au niveau d’un ouvrier débutant. Le pari pouvait sembler risqué, l’encadrement ne cachant pas sa perplexité à la perspective d’intégrer dans ses chaînes des novices en matière de sidérurgie. Mais l’initiative a été considérée comme une réussite y compris parmi les syndicats, qui se sont montrés favorables à la démarche.

ArcelorMittal Construction prépare une deuxième promotion dans la perspective de renforcer ses effectifs tout en anticipant des montées en compétences pour pourvoir des postes de chefs d’équipe.

Évaluation du potentiel

« Compte tenu de la pénurie dans certaines qualifications, il devient essentiel d’identifier les compétences sur le territoire. Nous disposons des outils nécessaires pour évaluer, non pas des compétences techniques, mais le potentiel et la motivation des candidats que nous envoie Pôle emploi ou que nous détections dans nos propres CVthèques », souligne Patricia Patrelle, directrice régionale Nord de Manpower France, qui compte une centaine d’agences d’intérim et 20 cabinets de recrutement dans un territoire s’étendant du Havre à Mulhouse. Le groupe de travail temporaire voit dans l’initiative meusienne une illustration de la stratégie « valeurs partagées » initiée à l’échelle nationale pour favoriser l’emploi local. Depuis le début de l’année, une cinquantaine de groupes de formation se sont constitués en France pour mettre des intérimaires présélectionnés en adéquation avec les besoins des entreprises situées sur leur territoire.

Auteur

  • Pascale Braun