Alors que les arrêts maladie augmentent, les entreprises ne peuvent plus nier leur part de responsabilité dans un absentéisme « masqué » lié à de mauvaises conditions de travail, affirme Fabrice Piazzon, consultant chez Ayming Institute, dans cet essai sur « le fléau » de l’absentéisme. Citant les chiffres du cabinet, l’auteur appelle les dirigeants à prendre conscience de ce signal d’alerte : selon lui, 35 % à 45 % des arrêts pour problème de santé personnel seraient liés en réalité à une profonde démotivation « parce que le salarié ne voit plus d’intérêt à son travail ou ne s’entend pas avec sa hiérarchie ». Dans un style incisif, le consultant décrypte bien ce cercle vicieux de l’absentéisme caché qui ne cesse d’augmenter : 17 jours par an en moyenne en 2018, contre 13,5 jours il y a dix ans, selon l’auteur. Qui balaie au passage les idées reçues sur les arrêts de complaisance, exhortant les patrons à sortir « du fatalisme ». Ce plaidoyer est bien campé au regard des enjeux de société, comme le report possible de l’âge de la retraite, « qui va rendre difficile de motiver les seniors au travail ». Dommage que le livre élude vite la question des risques psychosociaux. Fabrice Piazzon préfère exhorter les dirigeants « à repenser le travail pour réengager les salariés » dans leur politique de prévention. Sur ce point, le livre perd de sa force, listant des problèmes bien connus, comme le manque de reconnaissance ou la perte de perspectives d’évolution qui gangrènent le moral. À lire pour son analyse percutante.