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Santé au travail : Une démarche de prévention gagnante pour Knauf Industries

Sur le terrain | publié le : 21.01.2019 | Sophie Senty

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Santé au travail : Une démarche de prévention gagnante pour Knauf Industries

Crédit photo Sophie Senty

Confrontée à des risques professionnels importants, l’entreprise rhônalpine a suivi un programme avec la Carsat Rhône-Alpes pour améliorer les conditions de travail, récompensé par le prix TMS Pro.

Accidents du travail réguliers, maladies professionnelles récurrentes, taux d’absentéisme élevé… le transformateur de polystyrène Knauf Industries connaissait une accidentologie élevée sur son site isérois de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs. « Nous avions entre trois et cinq accidents sur le site par an. Or, entre janvier 2017 et décembre 2018, nous n’avons enregistré que deux accidents au total, avec moins de quinze jours d’arrêt. Le taux d’absentéisme n’est pas significatif en soi, car les effectifs ont évolué. Par contre, nous notons clairement une diminution du taux, surtout sur les absences courtes », indique Mohamed Elkhamlichi, directeur d’usine multisites pour Knauf Industries en Rhône-Alpes. Cette amélioration des conditions de travail est le résultat d’une action commune avec la Carsat (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) Rhône-Alpes, qui a été récompensée en fin d’année dernière par le prix TMS Pro. « Les TMS sont la cause de 87 % des maladies professionnelles, rapporte Didier Côte, ingénieur Carsat responsable du programme TMS Pro. Ce programme a pour vocation d’accompagner les entreprises dans la prévention. La Caisse nationale d’assurance maladie a sélectionné, au regard de la sinistralité des TMS et lombalgies, 8 000 entreprises. Celles-ci sont progressivement informées du programme, et accompagnées par bassin d’emploi et par secteur d’activité. Nous mettons en place une offre de services qui peut prendre plusieurs formes : accompagnement, formation, aides financières, partenariats. Les démarches se structurent en plusieurs étapes : prédiagnostic, diagnostic et plan d’action pour intégrer par exemple des actions sur la gestion de l’équipement matériel, l’organisation du travail ou les questions de ressources humaines. »

Approche d’amélioration continue

Chez Knauf Industries, le diagnostic était sans appel. « Il y avait des maladies professionnelles liées à l’épaule et un taux d’absentéisme élevé, précise Sandrine Gourdain, technicien conseil en prévention des risques professionnels à la Carsat Rhône-Alpes qui a accompagné Knauf Industries dans sa démarche dès 2010. Nous avons mis en place une formation, travaillé sur un facteur de risque et les avons amenés à s’interroger sur les autres facteurs. La direction était très impliquée et cet engagement est important pour elle-même, les salariés, mais aussi les RH qui doivent gérer les inaptitudes, les restrictions… » Pour Mohamed Elkhamlichi, l’appui de la Carsat est clairement un atout : « C’est un organisme extérieur avec une expérience d’autres entreprises que la nôtre.

Chez Knauf Industries, nous avons eu une approche d’amélioration continue, par une série de « petites » actions principalement centrées sur le bien-être des salariés qui, mises bout à bout, ont des effets sensibles. Les collaborateurs apprécient fortement cette démarche car nous sommes à leur écoute pour améliorer leur quotidien. »

Retour sur investissement

Le directeur d’usine multisites de Knauf Industries se félicite des retombées directes et mesurables du programme mis en place avec la Carsat, en matière d’accidentologie et d’absentéisme. « Il y a un retour sur investissement direct si l’entreprise fait de la prévention, souligne Didier Côte, en charge du programme TMS Pro. Elle va abaisser le nombre de maladies professionnelles et donc son taux de cotisation. » L’investissement pour les entreprises se mesure tout d’abord en ressources humaines car l’accompagnement et la prévention se font avec une approche collective et pluridisciplinaire.

Elles peuvent aussi faire appel à des organismes extérieurs, par exemple pour des formations. Selon la société, son effectif et son secteur d’activité, la Carsat peut prendre en charge une partie de ces investissements.

Mais Mohamed Elkhamlichi évoque également un retour sur investissement plus large que l’amélioration des conditions de travail.

« Les actions mises en œuvre n’ont pas qu’un effet sur la réduction des tâches difficiles. Elles ont aussi un impact sur la productivité car en analysant les postes de travail, et en récoltant les idées des salariés, nous les améliorons de façon efficiente. » Une démarche gagnant-gagnant, en quelque sorte.

Auteur

  • Sophie Senty