Ils étaient 18, le 13 décembre 2018, à passer une demi-journée sur les plateaux de services clients d’Orange, afin de découvrir le métier de téléconseiller ou des professions techniques. Dix-huit demandeurs d’emploi en situation de handicap, sélectionnés par l’antenne niçoise de Pôle emploi, et accueillis, notamment, par Emmanuelle Tristant, consultante en recrutement et référente diversité en région Provence-Alpes-Côte d’Azur chez Orange. Parmi les personnes présentes, trois ou quatre se sont montrées intéressées, selon elle, et un ou deux recrutements effectifs sont possibles : « Ce chiffre s’explique. Le public handicapé est souvent plus éloigné de l’emploi. Il faut parfois le former en amont. Outre les recrutements immédiats, de telles visites permettent de sourcer des candidats, de constituer un vivier. Recruter des personnes handicapées demande du temps. » Et des partenariats locaux sur les bassins d’emploi. Ainsi en décembre dernier, Pôle emploi et Orange ont signé un accord, qui prévoit notamment un travail régulier commun entre un référent diversité d’Orange et un représentant régional de Pôle emploi. Un plan d’action devra être mis en place, qui précisera, pour chaque territoire, les besoins locaux de l’entreprise et les ressources disponibles.

« La diversité apporte à la performance, à l’innovation et à la créativité au quotidien », se félicite Sandrine Laborde, directrice égalité des chances. Et de rappeler que l’entreprise dépasse son obligation légale d’embauche de 6 % de travailleurs handicapés, pour atteindre 7,2 %. Mais le groupe doit veiller à ce que ce taux ne baisse pas. Mécaniquement d’une part, en raison de nombreux recrutements et de départs à la retraite. Mais aussi en raison de la réforme en cours sur l’emploi des personnes handicapées qui prévoit, notamment, que seul l’emploi direct sera désormais comptabilisé dans le quota de 6 %. Pour Orange, le taux d’embauche tombe à 6,2 % si l’on ne compte plus le recours au secteur protégé, via la sous-traitance auprès d’Esat et d’entreprises adaptées.

L’accord d’entreprise sur le handicap 2017/2019 prévoit l’embauche de 150 personnes handicapées et de 360 alternants. Le digital, les réseaux télécoms et la relation clients offrent le plus grand nombre de postes. Et l’accord avec Pôle emploi compte parmi les outils sur lesquels le groupe entend s’appuyer pour atteindre cet objectif. Ce partenariat prévoit diverses actions, à l’image des visites d’entreprise mais aussi l’utilisation de méthodes novatrices, comme le recrutement par simulation. Cet instrument est en particulier utilisé pour recruter dans les métiers de l’informatique, et permet de tester des personnes en situation de travail qui, pourtant, n’ont pas forcément le niveau de diplôme requis au départ. Pour que l’ensemble du groupe bénéficie des innovations locales, un pilotage national, au moyen de réunions régulières, est prévu pour favoriser un essaimage des bonnes pratiques.

Pour l’heure, les résultats s’avèrent plus qualitatifs que quantitatifs. « Nous sommes à une dizaine de recrutements, confie Sandrine Laborde. Cela peut sembler faible mais en réalité, il n’en est rien. Nous constituons un vivier de candidats, nous comptons aussi sur le bouche-à-oreille. Nous sommes contents de cet accord qui porte déjà ses premiers fruits ! » Et, complète Emmanuelle Tristant, au-delà du bénéfice pour Orange, « cela redonne confiance aux personnes et leur montre que les entreprises ont besoin d’elles. »

Au 30 septembre 2018, Orange comptait 150 000 collaborateurs, dont 92 000 en France. Présent dans 28 pays, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires annuel de 41 milliards d’euros en 2017.