Pour les demandeurs d’emploi, la date de fin des droits à l’indemnisation représente un moment de bascule. Un poste trouvé après est souvent jugé moins satisfaisant qu’un poste trouvé avant, souligne l’économiste Damien Euzénat dans une étude publiée par l’Insee le 10 janvier 2019. La coupure des allocations pousse en effet à signer avec un employeur rapidement, ce qui peut dégrader la satisfaction du travail. Les 4 057 demandeurs d’emploi qui ont répondu à l’enquête par questionnaire ont connu des durées variées d’indemnisation : 6 mois, 12 mois, 24 mois. D’après la note de satisfaction qu’ils attribuent à leur emploi : ils préfèrent leur nouveau poste, à celui qu’ils exerçaient avant le chômage, « cependant, l’évaluation est plus forte lorsque l’emploi est retrouvé bien avant la fin de droits (+ 0.9), plus faible (+ 0.6) lorsqu’il l’est à l’approche de la fin de droits, et nulle lorsqu’il est retrouvé après ». Les emplois acceptés après la fin de droits correspondraient moins à leurs « attentes professionnelles », sont jugés « moins intéressants » et « exposent plus souvent à de moins bonnes conditions de travail que lorsqu’ils sont trouvés avant la fin de droits ». Ils sont aussi « plus souvent choisis à défaut d’autre chose ». L’indemnisation laisse aux chômeurs « le temps de trouver l’emploi qu’ils préfèrent et pour lequel ils sont les plus productifs, ce qui, d’ailleurs, profite à la collectivité ». En même temps, des études montrent qu’elle peut repousser la reprise du travail, en raison d’un arbitrage avec les loisirs.