Si les jeunes des classes moyennes galèrent pour trouver un emploi stable, ce n’est pas faute d’agir : « Ils ont bien intégré que c’est à eux de jouer et assument des choix pragmatiques sans renoncer à leurs idéaux », selon Patrick Bride, auteur de ce bref recueil de portraits. Au travers de neuf témoignages de jeunes chômeurs passés par le réseau des jeunesses ouvrières chrétiennes, ce livre reflète bien leur précarité faite de petits boulots, de CDD à répétition, dans la restauration, le nettoyage ou la logistique. Des jeunes aux fins de mois serrées, qui se cherchent et sont prêts à changer de voie pour retrouver un emploi. Comme Clothilde, saisonnière dans l’hôtellerie, qui suit un bilan de compétences pour devenir conseillère juridique en droit du travail. Ou Anna, diplômée d’un master en supply chain qui, après un plan social, a décidé de créer sa société de décoration intérieure. On reste sur sa faim avec des récits bien trop courts, attachants. Reste qu’au passage, certains employeurs aux pratiques douteuses n’en sortent pas grandis : « Bien sûr, une entreprise doit faire rentrer de l’argent. Mais dans les entretiens de recrutement, on est un peu des produits de consommation », estime Jossian, qui n’a plus eu signe de vie de la société de matériel médical malgré une promesse d’embauche… De quoi réfléchir à soigner l’intégration de ces jeunes de la France périurbaine, dont on parle tant…