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Sante au travail : Le cancer affecte fortement les trajectoires professionnelles

L’actualité | publié le : 14.01.2019 | Nathalie Tran

L’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) s’est intéressé aux effets de la survenue d’un cancer sur les situations professionnelles. Il s’est appuyé sur la base Hygie, qui est un appariement de données de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) et de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), pour comparer les trajectoires des personnes atteintes d’un cancer à celles des personnes non malades. Les résultats de ce travail montrent que la probabilité d’être employé au moins un trimestre dans l’année diminue fortement par rapport à l’année précédant l’apparition de la maladie et perdure jusqu’à cinq ans après. A contrario, les arrêts maladie augmentent à court terme, ainsi que les situations d’inactivité à moyen terme.

Selon cette étude, les cancers féminins (cancers du sein, du col de l’utérus et des ovaires) dégradent fortement l’emploi, surtout s’ils surviennent à un âge jeune. Le cancer de l’ovaire est le plus pénalisant, car il est difficile à diagnostiquer précocement, et requiert une intervention chirurgicale souvent importante et suivie d’une chimiothérapie. Ainsi, la proportion de femmes en situation d’emploi diminue de 9,9 points de pourcentage (pp) au profit d’un accroissement notable d’arrêts maladie (+ 53,  pp), voire d’une inactivité (+ 10,1 pp), un an après la survenue du cancer du sein. Elle est de - 13,2 pp pour un cancer du col de l’utérus (+ 36,2 pp d’arrêts maladie, + 10,5 pp d’inactivité) et de - 15,8 pp pour un cancer des ovaires (+ 55,0 pp d’arrêts maladie, + 16,3 pp).

Les cancers féminins ont également des répercussions sur les trajectoires professionnelles beaucoup plus importantes que les cancers masculins (cancer de la prostate et du testicule). Deux raisons à cela : le cancer de la prostate est un cancer dont la survenue est tardive dans le cycle de vie professionnel ; à l’inverse, le cancer du testicule survient à un âge jeune mais le pronostic généralement est bon. La proportion d’hommes au travail chute seulement de 3,9 pp, un an après la survenue d’un cancer de la prostate (+ 27,8 pp d’arrêts maladie et 4,3 pp de situations d’inactivité), un an après sa survenue. Elle est de - 3,1 pp pour un cancer du testicule (- 27,3 pp d’arrêts maladie et - 3,1 pp d’inactivité).

Concernant les cancers communs aux deux sexes, celui du poumon s’avère être le plus impactant. Les probabilités de maintien en emploi baissent fortement un an après sa survenue, notamment pour les hommes (- 17 pp) contre - 11,9 pour les femmes. Pour rappel, le cancer était la deuxième cause de mortalité en 2015 dans les pays de l’OCDE (26 % des décès) après les maladies circulatoires.

Auteur

  • Nathalie Tran