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Operateurs de compétences : Les syndicats s’inquiètent pour l’emploi

L’actualité | publié le : 14.01.2019 | Benjamin D’Alguerre

20 % à 30 % des postes dans les Opca seraient menacés par la transformation de ceux-ci en opérateurs de compétences. Les syndicats s’inquiètent.

Premiers concernés par la transformation des 20 Opca en 11 opérateurs de compétences (Opco), les quelque 5 500 salariés travaillant dans ces organismes s’alarment pour leur avenir. Entre les regroupements d’organismes et la modification de leur périmètre (fin de la gestion du CPF, du plan de formation des entreprises de plus de 50 salariés et de la période de professionnalisation, nouvelles missions sur l’apprentissage…), ce sont près de 20 % à 30 % des postes actuels qui pourraient être menacés. « Pour l’instant, la mesure exacte est difficile à calculer. On ignore encore combien d’ETP pourrait mobiliser Pro-A, qui remplace la période de professionnalisation, ou si les Opco conserveront la compétence sur la coconstruction du CPF », indique Franck Balleux, l’un des porte-parole de l’Intersyndicale des salariés d’Opco, un groupement fondé en décembre 2018.

N’empêche. L’inquiétude sur l’avenir des personnels des Opca est réelle, d’autant que la moyenne d’âge de ces salariés tourne autour de 40 ans et que des questions concernant la reconversion professionnelle de ceux qui ne seront pas repris se posent, notamment les salariés placés sur des postes de conseil aux entreprises, de prospection ou les fonctions supports (communication, informatique…) qui risquent de doublonner. Dans leurs dossiers d’agrément, certaines branches ont notifié leur volonté de reprendre toute ou partie des effectifs.

C’est le cas, par exemple, de l’U2P, qui s’est engagée à reprendre 400 à 500 salariés venus des Opca dont les branches ont choisi d’adhérer à l’Opco PEPS (voir ci-contre), celui des services de proximité. D’autres, en revanche, n’ont pris aucun engagement formel. D’où les garanties que l’intersyndicale a demandées à l’État sur le sort de ces salariés. Deux rencontres ont déjà eu lieu, à Matignon et au ministère du Travail, mais sans que des mesures concrètes n’aient été, pour l’instant, proposées par les pouvoirs publics.

Parmi les décisions qu’attendent les membres de l’intersyndicale figure le reclassement de tous les salariés qui se retrouveraient sans emploi dans un environnement professionnel lié au monde de la formation (Opco, France Compétences, voire Urssaf…), un accompagnement sur l’évolution des compétences des équipes en charge des nouvelles activités (apprentissage, ingénierie de certification…), des ressources financières accordées aux Opco pour soutenir leurs investissements dans les adaptations de postes nécessaires et un calendrier adapté à une transition douce entre l’ancien système et le nouveau. En attendant d’obtenir des réponses, l’intersyndicale a d’ores et déjà planifié une première réunion plénière le 1er février.

Auteur

  • Benjamin D’Alguerre