Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, vient de demander aux dirigeants d’entreprise, réunis dans l’équivalent du Medef, le Keidanren, d’augmenter les salaires. Son but est de faire en sorte qu’il n’y ait pas de baisse de la consommation même si son gouvernement se prépare à augmenter la taxe sur les ventes, en octobre prochain. Celle-ci passera de 8 % à 10 % à l’automne. Chaque année depuis six ans, le Premier ministre s’adresse directement aux patrons pour leur demander ce coup de pouce salarial. S’il n’a pas précisé le pourcentage d’augmentation souhaité en 2019, il a néanmoins pris comme référence la hausse de 1989, qui avait été de 5 % (à peu près le double de celle de 2018), et déclaré que c’était un bon objectif si l’on voulait préserver la reprise économique.

Mais pourquoi faire cette demande si en avance auprès du patronat ? C’est que le Japon est à l’aube des négociations annuelles sur les salaires, qui se tiennent tous les printemps entre direction et syndicats ou représentants des salariés.