Le nouveau président, Jair Bolsonaro, qui a pris ses fonctions le 1er janvier 2019, a déjà prévenu. « Les travailleurs devront choisir entre davantage de droits ou davantage d’emplois », a déclaré en substance l’homme politique d’extrême droite. Son objectif est en effet de détricoter le droit du travail, pourtant inscrit dans la Constitution, pour le remplacer par un système ressemblant à celui de l’économie informelle, comme il l’a laissé entendre après son élection. De quoi encourager la grande centrale syndicale du pays, la CUT, à défendre coûte que coûte les droits des travailleurs – par le dialogue. La CUT avait refusé ce dialogue à l’ancien président Michel Temer, qu’elle considérait comme illégitime, du fait qu’il n’avait pas été élu mais simplement choisi pour remplacer Dilma Rousseff, présidente élue mais destituée en août 2016.
Jair Bolsonaro sera-t-il un bon interlocuteur pour les syndicats ? En tout cas, « il a été élu par 57 millions d’électeurs », a déclaré Wagner Freitas, le président de la CUT, dans la presse. Et « si le mouvement syndical ne représente pas directement et de façon permanente les travailleurs, personne d’autre ne le fera et ils ne seront pas défendus », a-t-il insisté. Quant à Jair Bolsonaro, il a annoncé vouloir, en guise de préliminaires, se débarrasser du ministère du Travail, qui a agi selon lui « comme un syndicat des travailleurs plutôt que comme un ministère »…
