Le premier s’est spécialisé dans la prévention dans le secteur du BTP. Le deuxième connaît le rôle des facteurs humains et organisationnels dans une culture de sécurité. Le troisième, c’est NGE Fondations, filiale de travaux géotechniques et de sécurisation du groupe NGE. L’entreprise vient de signer une convention, d’une durée de cinq ans, avec l’organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP) et l’Institut pour une culture de la sécurité industrielle (Icsi). Objectif : créer une culture de la prévention dans cette entreprise de 750 salariés.

NGE Fondations résulte de la fusion, en avril dernier, de quatre entités du groupe NGE. Ainsi, outre l’amélioration de la sécurité, l’objectif de cette convention d’accompagnement vers une culture de la prévention consiste aussi, voire avant tout, à fonder une culture commune. « Bien sûr, les taux d’accidentologie diffèrent d’une entité à l’autre, d’un métier à l’autre, concède Gauthier Billoët, directeur général adjoint de NGE Fondations. Mais ce n’est pas tant ça qui nécessitait la mise en place de cette démarche. C’est la volonté d’aller plus loin, et de proposer à nos collaborateurs un projet structurant. » Et à ses yeux, la sécurité de tous offre le projet le plus structurant qui soit, puisque c’est ce que chacun tient à préserver en premier lieu.

Trois étapes vont jalonner les années à venir. D’abord, depuis octobre 2018 et jusqu’en mars 2019, se tient la phase de diagnostic. Elle s’appuie sur des questionnaires et une immersion en entreprise de l’Icsi et de l’OPPBTP. Et Gauthier Billoët se réjouit déjà de l’intérêt manifesté par les collaborateurs qui, très nombreux, ont demandé à participer aux entretiens de diagnostic. En avril et en mai sonnera l’heure de la restitution. Elle sera faite à l’ensemble des salariés. Puis, à compter de juin, un programme d’action sera mis en œuvre. « Le plus long est la phase d’ancrage des valeurs », indique Gauthier Billoët, qui prévoit que ce travail occupera les trois ou quatre prochaines années.

Il détaille : « En matière de sécurité, d’abord, nous nous sommes appuyés sur notre connaissance et notre culture du métier. On a alors atteint un premier palier en matière de réduction des accidents. Le management et le suivi de procédures ont permis d’atteindre le suivant. Aujourd’hui, nous voulons intervenir sur les facteurs humains et organisationnels pour aller encore plus loin. »

Du point de vue humain et individuel, des points d’arrêt, des check-lists, des formations ou des visites de sécurité améliorent la sécurité. Sur le plan collectif, il s’agit d’améliorer les comportements au travail, en inculquant aux équipes, par exemple, des valeurs de vigilance partagée, ou en veillant, côté management, à l’exemplarité, au leadership et à l’arbitrage. « Tout ceci renforce la culture de prévention mais aussi la performance de l’entreprise », observe Gauthier Billoët.

Le taux de fréquence des accidents s’établit aujourd’hui à 20 au sein de l’entreprise. Sa réduction doit être l’une des conséquences du travail en cours. Avec l’espoir, dans les deux ou trois ans à venir, de le ramener à 15.

NGE Fondations est la première entité du groupe NGE à mettre en place ce dispositif mais son directeur général adjoint ne serait pas surpris que cela représente la première étape d’un processus plus global. « Sans doute, le groupe se serait-il lancé dans une telle démarche de toute façon, explique Gauthier Billoët. Mais notre récente fusion nous a conduits à le prendre de vitesse. Alors oui, la démarche est novatrice. »

NGE Fondations compte 750 salariés. La société appartient au groupe NGE qui, lui, en totalise 11 000. Spécialiste de la mécanique des roches et des sols, en milieu urbain aussi bien que rural, en plaine ou en montagne, elle réalise un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros. Elle est labellisée Qualité sécurité environnement (QSE).