logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le fait de la semaine

Jean De Villèle, DRH de Klesia : « Nous avons une mission d’intérêt général »

Le fait de la semaine | publié le : 07.01.2019 | Irène Lopez

À la suite de la déclaration du président de la République, le groupe de protection sociale Klesia a décidé d’attribuer une prime exceptionnelle de fin d’année, intégralement défiscalisée et désocialisée. Jean de Villèle, DRH de Klesia, explique les raisons qui ont motivé ce « cadeau » de fin d’année.

Quand avez-vous décidé de verser une prime exceptionnelle de fin d’année, intégralement défiscalisée ?

C’est une réponse aux déclarations du président de la République. Nous souhaitons soutenir l’effort collectif par cette mesure concrète en faveur du pouvoir d’achat.

Quels sont les collaborateurs qui vont en bénéficier ?

Cette prime de solidarité concernera plus du tiers des salariés du groupe, pour les salaires annuels bruts de moins de 25 000 euros et jusqu’à 35 000 euros. Le montant de la prime sera dégressif en fonction du salaire annuel brut perçu par les salariés : 900 euros pour un salaire annuel brut inférieur à 25 000 euros ; 600 euros pour un salaire annuel brut compris entre 25 000 et 30 000 euros ; 300 euros pour un salaire annuel brut compris entre 30 000 et 35 000 euros. Nous ne pouvons malheureusement pas en faire bénéficier nos 3500 collaborateurs. Pour Klesia, le versement de cette prime revient à 0,3 % de la masse salariale.

Comment et quand comptez-vous la verser ?

Cette prime exceptionnelle de fin d’année sera versée selon le cadre légal et réglementaire précisant les modalités d’exonération des charges sociales et d’impôt sur le revenu. Elle sera versée avant la fin de l’année, dès que les traitements informatiques seront prêts. Comme il n’était plus possible d’intervenir sur les paies du mois de décembre, il s’agira d’un versement complémentaire.

Cette prime exceptionnelle va-t-elle se substituer aux augmentations de fin d’année ?

Elle ne vient aucunement remplacer les mesures habituelles en fin d’année. Le budget des augmentations 2018 était de 1,2 %. Cette année, la prime ne remet pas en cause les augmentations même si je ne peux pas vous en révéler le pourcentage.

Comment ont réagi les collaborateurs ?

Depuis que j’ai fait l’annonce du versement de cette prime exceptionnelle, je reçois énormément de messages. Parmi ceux que j’ai reçus : « Je n’ai pas pour habitude de répondre à vos messages RH. C’est un beau geste qui a du sens, […] même si je n’en suis pas destinataire. » ou « Je tiens à vous remercier du fond du cœur. »

C’est gratifiant, je ne peux le nier. Mais ce qui me fait le plus plaisir, c’est de savoir que des collaborateurs qui gagnent 1 500 euros net vont recevoir 900 euros après impôt.

Concernant le prélèvement à la source (PAS), avez-vous fait le choix de lisser le 13e mois sur l’année ?

Nous avons un 13e mois (versé en novembre), et un 14e mois (versé en mai). Une majorité des salariés du groupe sont contents d’avoir deux mois en plus pour épargner. Les autres ont la possibilité de demander un acompte pour des raisons de trésorerie.

Le bulletin de paie de janvier 2019 ne risque-t-il pas de décevoir certains salariés (net à payer inférieur au mois précédent) ?

Oui, c’est un risque. C’est pourquoi nous allons beaucoup communiquer et rendre la feuille de paie très explicite.

Prenons l’exemple d’un collaborateur qui gagne aujourd’hui 1 800 euros net. Nous ferons figurer sur le bulletin de paie de janvier ce montant à payer avant impôt. Nous préciserons sur la ligne suivante le taux d’imposition (que nous aurons reçu de la direction générale des finances publiques, DGFIP). Prenons par exemple 10 %. Nous mettrons alors le montant des impôts : 180 euros. Puis, figurera une dernière ligne avec le montant net à payer après impôt : 1 620 euros.

Avez-vous commencé une campagne de communication pour expliquer le PAS ?

Je communiquerai tout début janvier. Nous avons un mode de communication simple : Klesia en direct. Il s’agit d’un e-mail que j’envoie aux 3 500 collaborateurs. Ils ont ainsi la même information au même moment. Aux RH, nous sommes 42 salariés. Tout est centralisé. Il n’y a pas d’externalisation. Toutes les communications émanent du siège, à Paris.

Êtes-vous prêts ?

Nous le sommes. Nous avons réalisé tout le travail de paramétrage de nos logiciels de paie. Nous sommes prêts à répondre aux questions des salariés. Certains ne savent pas que leur taux d’imposition se trouve sur l’avis d’imposition reçu fin août, début septembre. Il y en a qui vont le découvrir et vont peut-être demander un taux neutre. Nous ferons preuve de pédagogie et leur expliquerons tout cela.

Cotisations supprimées, nouvelles lignes… Le bulletin de paie 2019 va-t-il être radicalement différent ?

Non. Il ne va pas être si différent. La grande nouveauté concerne le bas du bulletin où une ligne de prélèvement va être ajoutée. Nous avons réalisé des choses bien plus compliquées avec le passage à l’euro : au recto, les montants étaient en euros et en francs, au verso.

Je suis optimiste. Sur la compréhension du dispositif PAS, il n’y aura pas de problème.

Auteur

  • Irène Lopez