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Sur le terrain

QVT : Rector-Lesage met ses possibles en atelier

Sur le terrain | publié le : 17.12.2018 | Mathieu Noyer

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QVT : Rector-Lesage met ses possibles en atelier

Crédit photo Mathieu Noyer

La société familiale a créé, à son siège de Mulhouse, un lieu d’échanges qui applique ses objectifs d’entreprise libérée et de transversalité entre services.

Coussins, petit amphithéâtre à gradins en bois, alcôve intimiste enveloppée de moquettes, tables hautes pour la restauration, « wall of fame » présentant les petits et grands événements de l’entreprise : bienvenue dans L’atelier des possibles de Rector-Lesage. Ce fabricant familial de produits en béton pour la construction a réaménagé depuis l’an dernier un étage de son siège de Mulhouse (Haut-Rhin) en un lieu convivial propice à la circulation de l’information et à la cohésion entre les salariés. Deux à trois fois par semaine en moyenne, ceux-ci sont invités à s’y retrouver, selon plusieurs formats de temps et de forme, principalement un petit-déjeuner d’une demi-heure sur un sujet interne bien ciblé (redéfinition du rôle de tel service après sa réorganisation, changement des calendriers de RTT, point de sécurité au travail…), un « apéro PROS » d’une demi-heure aussi à 11 h 30 ou un déjeuner de deux heures plus approfondi. « La fréquentation varie entre 20 et 80 personnes par rendez-vous, sur un effectif au siège de 122 personnes », relate la DRH, Fairuz Hasni.

Un lieu pour décloisonner

L’atelier des possibles s’ouvre aussi à des activités de type bien-être comme la méditation, la sophrologie, l’initiation au shiatsu ou à la salsa. Mais ce n’est pas pour amuser la galerie que Rector-Lesage y a investi 36 000 euros et consacre jusqu’à 5 000 euros par an à son animation. Sa création constitue un pilier, et la traduction la plus visible, de son projet d’entreprise initié en 2013 : PROS, acronyme de Pérennité du groupe, Référent métier, Organisation interne et Simplicité dans les relations, repose sur les notions d’entreprise libérée et de transversalité. « Pour les mettre en pratique, il est apparu pertinent de créer un lieu informel et convivial, propice de ce fait à la créativité et à l’émergence de bonnes idées. Un lieu aussi qui puisse casser les codes du rapport hiérarchique et les « cloisons mentales », entre des services qui ne se connaissaient que très peu », appuie Fairuz Hasni.

La transversalité a été la règle d’or pour la mise en place de l’atelier. Le groupe de travail de dix personnes qui en a été chargé a été représentatif des services et des niveaux hiérarchiques. Au bout de six mois de fonctionnement, il a fait place à un comité d’animation, qui se renouvelle tous les semestres de manière partielle, afin à la fois d’apporter des idées neuves et de maintenir une continuité. Ainsi, le comité comprend aujourd’hui deux « pionniers » du groupe initial, gardiens en quelque sorte de l’esprit d’origine.

Respect des obligations du dialogue social

L’atelier semble recueillir une adhésion large : l’enquête interne aboutit à 87 % de satisfaits. L’initiative doit toutefois veiller à surmonter plusieurs écueils. Un premier aboutirait à accorder trop de place aux sujets d’épanouissement personnel au détriment du professionnel : le comité d’animation veille au grain et une forme d’autocontrôle l’empêche aussi, selon la direction. Un autre est plus compliqué à gérer, il concerne l’égalité d’accès dans le groupe, qui emploie 875 salariés permanents en France et un millier au total avec ses filiales en Europe. Localisé au siège, l’atelier risquait d’apparaître comme « le projet réservé au Château », surnom donné au siège de Mulhouse. Dès lors, la quinzaine d’autres sites est invitée à s’engager dans des démarches comparables – celui de Belgique a créé un concept proche avec l’aide de quelques initiateurs mulhousiens – et les principales présentations sont diffusées dans l’Intranet. Enfin, l’information transmise dans l’atelier ne doit pas empiéter sur celle dont les IRP ont légalement la primeur. « La complémentarité fonctionne », estime un élu de CE. Selon Fairuz Hasni, « ce souci nous a guidés depuis les débuts, et il n’a pas entraîné de révolution. Nous avons en effet de longue date la culture de l’information en amont aux salariés et aux représentants syndicaux, transparente et respectueuse des prérogatives des IRP ».

Auteur

  • Mathieu Noyer