Plus on avance en âge plus la rémunération augmente. L’étude économétrique conduite par France Stratégie à partir des enquêtes emploi de l’Insee le confirme. L’organisme s’est intéressé à l’évolution des salaires nets de 1990 à 2014, des personnes travaillant à temps complet nées entre 1935 et 1974, en prenant en compte l’inflation. Résultat : sur l’ensemble d’une carrière, la hausse est de 1 000 euros environ, ce qui correspond à une augmentation de 70 %. À 25 ans, la rémunération s’établit en moyenne à 1 350 euros, elle progresse rapidement au cours des dix à quinze premières années et stagne ensuite au-dessus de 2 000 euros. Elle augmente de nouveau sur les dix dernières années pour culminer aux alentours de 2 300 euros. Toutefois, des différences apparaissent en fonction du sexe. La progression salariale est plus forte pour les hommes que pour les femmes. En fin de carrière, ces dernières gagnent en moyenne 110 % du salaire moyen, contre 130 % pour un homme. Idem pour les hommes diplômés par rapport aux non-diplômés. Les écarts de rémunération sont en moyenne de 100 à 200 euros en début de carrière et atteignent 1 000 euros à 50 ans. En fin de carrière, les trajectoires sont plus diverses, les salaires baissent dès 55 ans pour les hommes les moins diplômés. Le salaire progresse également d’une génération sur l’autre mais la situation des hommes diplômés se dégrade par rapport aux non-diplômés dont la rémunération reste stable. Le smic protégeant les moins qualifiés d’une dégradation de leur situation relative par rapport au salarié moyen. « Tout se passe comme si la hausse du nombre de diplômés avait été plus rapide et plus forte que les gains de productivité enregistrés dans l’économie. Surtout, si le marché du travail devait intégrer sans effort de requalification ou de formation supplémentaire l’ensemble des seniors aujourd’hui hors de l’emploi, leurs salaires baisseraient à partir de 57 ans », analysent les auteurs de la note.