Mark Luckie, un ancien manager chez Facebook, a la dent dure : il accuse le géant des réseaux sociaux à la fois de discrimination envers ses salariés noirs – bien peu nombreux – et de racisme à l’encontre des utilisateurs noirs du réseau, lequel serait biaisé en leur défaveur. Cela fait peut-être beaucoup, mais l’ancien « strategic partner manager for global influencers » donne, dans une lettre rendue publique, des détails concernant ses accusations. Selon lui, non seulement les salariés noirs, qui ne forment que 4 % des troupes de Facebook, tandis qu’au niveau du management, ils ne sont que 2 %, sont fréquemment arrêtés sur le campus de la société par le personnel de sécurité alors qu’ils se rendent à leur bureau, mais en plus, ils sont « dissuadés » d’appartenir à des groupes d’employés noirs, de même qu’ils sentent « une fin de non-recevoir » lorsqu’ils en parlent aux ressources humaines. Ces accusations vont dans le même sens que des études, déclare l’ancien manager en colère, montrant que si les Afro-Américains utilisent largement le réseau social, ils sont régulièrement censurés, en particulier lorsque des Blancs les accusent de « discours haineux » envers eux, alors que l’inverse n’est pas vrai.

Ces études vont aussi dans le sens d’informations, dévoilées l’an dernier, selon le quotidien britannique The Guardian, qui rend compte de la lettre de l’ancien manager, faisant état du fait que Facebook avait, dans le cadre de sa politique de gestion des contenus, supprimé, à la demande de la police, la vidéo d’une femme noire qui avait filmé en direct et en live streaming son interaction avec des policiers avant qu’ils ne la tuent…

La Silicon Valley en général a mauvaise réputation en matière d’inclusion. Femmes, Noirs et Latinos sont rares dans des sociétés largement dominées par des hommes blancs. Reste que depuis quelque temps, les salariés commencent à se rebiffer. Ils sont de plus en plus nombreux à critiquer publiquement les géants de la tech pour leurs actions, que ce soit le manque de diversité ou le fait qu’ils se couchent devant les demandes de censure de la Chine, par exemple.