Salariés et managers considèrent le climat social dans leur entreprise globalement bon (respectivement, 73 % et 80 %). Les uns comme les autres disent être satisfaits de leur emploi (73 % et 82 %), fiers de travailler dans leur entreprise (74 % et 83 %) et heureux de leur environnement de travail (71 % et 76 %). Cette perception, mise en lumière par le baromètre Climat social et qualité de vie au travail 2018 de la Cegos (20^e édition)1, paraît même meilleure qu’il y a trois ans (respectivement + 10 points et + 13 points vs 2015). Une légère frustration apparaît toutefois. « Si on s’en tient aux données 2018, la photographie du climat social dans l’entreprise paraît positive, mais l’évolution sur le moyen terme est riche d’enseignements, avec certains indicateurs phares à la baisse », note Catherine Lainé, directrice de projets et spécialiste des enjeux RH. Coté salariés, si 71 % sont motivés par leur travail, ils sont un peu moins nombreux à répondre positivement qu’en 2015 (-5 pts). Leur plus faible latitude d’action et de décision dans leur travail (-4 pts vs 2015) semble en être l’une des raisons. Chez les managers, c’est surtout l’intérêt du travail qui est en cause. Ils sont 75 % à dire apprendre en permanence dans leur travail (-8 % vs 2015), et effectuer des activités variées et intéressantes (– 9 %).

Le niveau d’investissement reste élevé – 67 % des managers le situent à 8 et plus –, mais c’est 15 points de moins par rapport à 2015. Quant aux salariés, 52 % ont le même positionnement, mais en baisse de 3 points. Un coup de blues engendré selon Catherine Lainé par la transformation des entreprises. « Une période de réadaptation qui peut être difficile à vivre, avec le sentiment que l’on subit le changement sans en voir les bénéfices à court terme », souligne-t-elle. Et qui se traduit par une « forme de prise de recul ». La situation ne semble pas inquiéter les DRH et RRH qui trouvent le niveau de motivation et d’implication des collaborateurs élevé (86 %, soit + 19 pts vs 2015). Un décalage de perception que l’on retrouve également en ce qui concerne le climat social : 53 % pensent que celui-ci s’est amélioré depuis un an, contre 5 % pour les salariés et 30 % pour les managers.