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Japon : Des salariés payés pour dormir

L’actualité | publié le : 03.12.2018 | L. Z.

Dès l’adolescence, les jeunes japonais sont élevés dans le culte de la privation de sommeil. Cela porte même un nom : « yontougoraku », autrement dit, « dors quatre heures et tu réussis tes examens, dors cinq heures et tu les rates ». Une culture qui, logiquement, déteint sur le monde du travail. Et là, c’est l’économie tout entière qui en pâtit… Une étude (de 2009) de la Rand Corporation, un institut de recherche américain, n’a-t-elle pas quantifié le coût de ce manque de sommeil – sur la santé et la performance des salariés et celle des entreprises – à 138 milliards de dollars par an, ce qui correspond à près de 3 % du PIB nippon ? Certaines entreprises, encore peu nombreuses il est vrai, ont décidé d’agir. C’est ainsi le cas d’une petite structure, appelée – cela ne s’invente pas – Crazy, et spécialisée dans l’organisation de mariages. Son patron, Kazuhiko Moriyama, a décidé de récompenser le sommeil, en offrant un bonus si ses salariés prouvent qu’ils dorment au moins six heures toutes les nuits de la semaine. À la clé, l’équivalent de plus de 500 dollars de prime par an. Pour cela, rien de plus simple : il existe désormais de nombreuses applis visant à surveiller le sommeil, grâce par exemple à des capteurs glissés dans le matelas, qui peuvent ensuite envoyer des informations directement aux DRH… Les salariés de Crazy ont donc la possibilité (l’initiative est parfaitement optionnelle, insiste la société) d’utiliser l’appli pour rendre compte de leurs heures de sommeil. Kazuhiko Moriyama est persuadé que cette initiative fera des émules parmi de plus grandes structures que Crazy, persuadé qu’il est de l’intérêt pour les salariés nippons de dormir davantage. Pour l’heure, les statistiques sur le déficit de sommeil sont sans appel. Pas moins de 71 % des hommes adultes dorment moins de 7 heures par nuit, et selon une étude de Goldman Sachs de 2017, le salarié moyen accumule en un an plus de 200 heures supplémentaires – non rémunérées…

Auteur

  • L. Z.