Cinq ans après qu’un viol collectif a sensibilisé l’opinion publique mondiale sur la violence faite aux femmes dans le pays, les Indiennes se sont emparées du hashtag Metoo avec force. Et, au-delà du monde du cinéma, c’est dans les entreprises que les choses semblent prendre de l’ampleur. À preuve, la démission fracassante, à la mi-novembre, de Binny Bansal, l’ancien patron de Flipcart, filiale locale du géant américain de la distribution, Walmart. D’autres événements, tels que l’abandon d’un contrat marketing avec une célébrité, pour les mêmes raisons, par le groupe Tata, en octobre dernier, ont alimenté le mouvement. Si les choses s’accélèrent, elles sont cependant restées statiques pendant des années. Ainsi, une loi de 2013 rendait obligatoire la création de commissions internes, pour toutes les entreprises de plus de 10 salariés, dans le but de recevoir et gérer les plaintes en harcèlement et à conscientiser sur ce qu’est un comportement acceptable. Or une enquête du cabinet EY de 2015 a fait apparaître que si les organisations ont bien mis en place une telle structure, obligatoire, 40 % d’entre elles n’ont pas lancé de formation en direction des membres de ces commissions, pourtant indispensables si l’on veut qu’elles soient efficaces…