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Sur le terrain

Emploi : Decathlon en mode recrutement au Québec

Sur le terrain | publié le : 19.11.2018 | Ludovic Hirtzmann

Le géant des équipements de sport s’est implanté au Canada en avril dernier. L’entreprise fait face à un double défi : se faire connaître auprès des Québécois et recruter du personnel dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.

À la mi-octobre, alors que l’été des Indiens, comme il se dit au Québec, se faisait désespérément attendre, plusieurs centaines d’employeurs canadiens et français établis dans la Belle Province ont organisé un immense salon de l’emploi. Avec un seul objectif : embaucher. Parmi les recruteurs, il y avait un nouveau venu au Canada : Decathlon. Le géant français des équipements sportifs, présent depuis le printemps dans un centre commercial de la banlieue sud de Montréal, à Brossard, recrute des conseillers sportifs à temps partiel ou à temps plein, des responsables d’entrepôts ou des responsables de l’approvisionnement. « Il manque 25 personnes dans notre magasin de Brossard. J’ai plus de mal à trouver des candidats qui veulent travailler les fins de semaine », confie la responsable des opérations au Canada, Murielle Chauviteau, dont 70 % des collaborateurs sont Québécois et 30 % Français. Et pour cause, le Québec, avec un taux de chômage de 5,3 % en septembre, affiche le plein-emploi.

La pénurie de personnel ? Une catastrophe, d’autant plus qu’après une période de transition, Decathlon veut ouvrir plusieurs autres magasins au Québec. « Je cherche 200 personnes », ajoute Murielle Chaviteau. Un véritable défi dans un contexte où, selon l’expression québécoise, les employés ont « le gros bout du bâton » et où Decathlon est peu connu dans la Belle Province.

Forte concurrence

Pour ne rien arranger, la concurrence entre les employeurs est féroce. À quelques stands de celui de Decathlon, voici celui de la région de Montmagny, située à 80 km de Québec. « Nous embauchons des ingénieurs mécaniciens, des soudeurs, des machinistes », confiait une représentante de cette région rurale. Et, pour attirer les candidats, Montmagny offre même des primes allant de 500 dollars à 2 500 dollars. « Ne dites pas que nous donnons de l’argent parce que nous sommes désespérés par un manque de candidats. Il faut répondre à des critères bien précis pour être sélectionné », ajoute la recruteuse. Murielle Chauviteau estime pour sa part qu’offrir pour perspective salariale le salaire minimum, soit 12 dollars de l’heure et jusqu’à 15 dollars, n’est pas un frein. « Nous offrons un environnement de travail motivant et des possibilités d’avancement. Sans oublier trois semaines de congés payés [NDLR : contre deux généralement] », confie-t-elle. Sur son site Internet, l’entreprise, qui organise des speed dating de l’emploi, met en avant l’environnement sympa, la possibilité de faire du sport, de participer à une équipe. Si nombre de patrons assurent que le salaire importe peu, les employés sont souvent plus sceptiques. Sheila, serveuse d’un restaurant montréalais, conclut : « Mes patrons cherchent depuis des mois des chefs cuistots payés au salaire minimum. Ce n’est pas en payant quelqu’un 12 dollars de l’heure qu’ils vont trouver. »

Auteur

  • Ludovic Hirtzmann