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« Fun partenaires permettra à l’entreprise et à l’universite de développer des projets conjoints »

Le point sur | publié le : 19.11.2018 | Benjamin D’Alguerre

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« Fun partenaires permettra à l’entreprise et à l’universite de développer des projets conjoints »

Crédit photo Benjamin D’Alguerre

Depuis le 1er janvier 2018, le GIP Fun-Mooc s’est lancé sur le marché de la formation continue en développant Fun Partenaires, une filiale de droit privé. Si ce nouvel acteur ambitionne de créer des synergies public-privé, il regarde attentivement les possibilités ouvertes par le futur marché du CPF.

Pourquoi Fun a-t-il choisi de se positionner sur le marché de la formation professionnelle continue ?

Catherine Mongenet : Il nous a paru opportun d’offrir aux établissements d’enseignement supérieur de nouveaux débouchés à leur offre de formation professionnelle en ligne. C’est pourquoi nous avons créé cette filiale qui prend la forme d’une société par actions simplifiée (SAS) dont le GIP est l’unique actionnaire. Cette décision est née du constat que, parmi les gens qui suivaient les Mooc proposés sur notre plateforme, se trouvaient de nombreux salariés, demandeurs d’emploi ou travailleurs non salariés. De plus, nous disposions déjà d’une expérience significative dans la coconception de Mooc destinés à un public entreprise puisqu’au cours des années écoulées, nous avons travaillé avec des Opca (Opcalim, le Fafih, Opcabaia ou Unifaf, Uniformation) pour développer des contenus spécifiques destinés à leurs adhérents. Les activités de Fun Partenaires ont débuté dès le mois de février avec la signature d’un partenariat avec deux organismes de formation continue luxembourgeois (The House of Training et l’Institut supérieur de l’économie) pour leur fournir une plateforme en « marque blanche » et des cours en ligne du catalogue Fun. Nous avons également participé à la création du Mooc « bâtiment durable » en coopération avec l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) pour sensibiliser les salariés de TPE et PME du BTP aux enjeux de la transition écologique dans leur branche. D’autres projets sont à l’agenda, comme un partenariat avec le Maroc pour y développer « Maroc Université Numérique », un autre avec la Côte d’Ivoire, mais aussi avec le CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale). Nous développons également une offre de Spoc en direction du public entreprise. L’objectif est aussi de permettre à deux mondes culturellement hermétiques, l’entreprise et l’université, de se rencontrer et de développer des projets conjoints.

Les organismes de formation privés ne risquent-ils pas de vous accuser de concurrence déloyale, étant donné le caractère public de l’actionnaire de la SAS, comme, il n’y a pas si longtemps, la FFP a accusé l’Afpa de venir empiéter sur le marché – privé – de la formation pour adultes ?

Cécile Cochard : Ça grince un peu du côté des opérateurs privés, c’est vrai. Plusieurs organismes de formation se demandent ce que nous venons faire sur « leur » marché puisque Fun est surtout cataloguée « formation initiale ». C’est pour cela que nous avons construit une filiale de droit privé, pour ne pas être en situation de concurrence déloyale. D’un autre côté, la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel est venue réaffirmer et renforcer le rôle des universités dans le développement de la formation continue et cette nouvelle offre leur permet justement de mieux répondre à cette exigence.

Pensez-vous que la monétisation du CPF ouvre de nouvelles perspectives pour le marché des Spoc ?

Cécile Cochard : Non seulement nous le pensons, mais nous y travaillons ! Actuellement, nous projetons la création de deux Spoc payants au contenu plus riche et plus professionnalisant que ce que nous proposions jusqu’alors. Les apprenants bénéficieront par ailleurs d’un accompagnement plus poussé que ce qui était jusqu’à présent proposé. Et ils seront étudiés pour être mobilisable par le biais du CPF. À ce titre, nous regardons de très près les évolutions de la future application de la Caisse des dépôts pour pouvoir rentrer dans la boucle au plus tôt.

Auteur

  • Benjamin D’Alguerre