Les « geeks », une menace pour le fonctionnement traditionnel de l’entreprise ? C’est ce que semble mettre en avant l’étude publiée le 7 novembre dernier par BCG, BCG Platinion et Viavoice. Ces nouveaux talents qui travaillent dans le domaine de la gestion de données, des softwares ou du design, devenus aujourd’hui indispensables à la réussite de la transformation digitale, ont des codes et des attentes vis-à-vis de l’entreprise différents de l’ensemble des collaborateurs. Si, comme leurs collègues, ils ont une bonne image de l’entreprise dans laquelle ils travaillent (81 % vs 74 % pour les salariés français) et préfère le CDI, ils sont néanmoins plus enclins que les autres à travailler en free-lance (+ 20 points par rapport au reste de la population). Heureux sur le plan professionnel (76 %), ils attachent beaucoup d’importance à l’intérêt de la mission qui leur est confiée et à la rémunération, bien conscients de leur valeur sur le marché (en 4^e position vs 8^e pour les Français) et très peu à la relation avec la hiérarchie. Pour les « geeks », comme pour l’ensemble des salariés, la liberté est la valeur la plus importante (44 %). Mais ils revendiquent l’innovation et la créativité (30 % vs 6 % pour le reste des Français) alors que la majorité des Français prônent la justice (35 %) et la sécurité (36 %). Surtout, le « geek » reste insensible au discours corporate s’il n’est pas conforme à la réalité. Il pointe comme principales contraintes du monde de l’entreprise, un management inadapté ou illégitime (47 %) et la lourdeur des process et du reporting (38 %). Les « geeks » attendent enfin de leurs managers qu’ils écoutent leurs propositions (50 %) et soient capables de fixer des objectifs clairs (34 %). Des attentes qui devraient amener les entreprises à repenser leur mode managérial ainsi que le rôle des managers s’ils veulent réussir à fidéliser ces nouveaux talents.