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Marque employeur : DomusVi : La vocation par l’identification

Sur le terrain | publié le : 12.11.2018 | Lys Zohin

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Marque employeur : DomusVi : La vocation par l’identification

Crédit photo Lys Zohin

Opérateur privé de services et d’accueil aux seniors, DomusVi met en scène une quinzaine de salariés pour améliorer l’image de professions peu valorisées.

Les robots remplaceront peut-être un jour une partie du personnel dans les maisons de retraite mais avant cela, il faut bien recruter. Médecin, infirmier, chef de cuisine, responsable d’animation ou chargé d’accueil et d’entretien, les fonctions sont nombreuses. Et les postes difficiles à pourvoir actuellement. Peu valorisants, peu valorisés, ces métiers, surtout en bas de l’échelle, ont du mal à attirer des candidats. Selon les estimations, quelque 300 000 postes seront pourtant à pourvoir dans ce secteur à horizon 2030 en France.

Pour améliorer la perception des métiers liés aux soins pour les personnes âgées, DomusVi, un groupe créé en 1983 et spécialisé dans l’accueil et les services aux seniors autonomes ou dépendants (avec des filiales en Espagne et au Portugal, notamment), a lancé, à la mi-octobre, une campagne d’affichage, baptisée « petites et grandes attentions », déployée aussi bien dans la presse que sur les réseaux sociaux et les transports en commun, à Marseille, Lyon et Paris. Dotée de 15 visuels, elle met en scène 15 des 16 000 collaborateurs de la société, qui travaillent dans l’une des 200 résidences, médicalisées ou non, ou dans l’une des 60 agences d’aide et de soins à domicile que compte le groupe en France. Une stratégie proche de ce qu’on appelle « employee advocacy », se focalisant en général sur les réseaux sociaux pour transformer le collaborateur en ambassadeur de la marque employeur. Pour une bonne raison : la parole du collaborateur s’avère souvent plus crédible que celle de la société ou du dirigeant.

Mettre de l’humain

Dans le cas de DomusVi, l’idée est essentiellement de faire en sorte que les candidats potentiels aux 1 000 postes proposés au début de la campagne sur toute la France puissent se projeter ou se reconnaître dans Mathias ou Laura, Olga, Lakhdar ou Aïssata, à des postes de tous niveaux. Il s’agit, avec le choix des 15 collaborateurs, du mode de dissémination de la campagne et du choix des lieux géographiques, de valoriser les salariés tout en s’assurant de toucher la cible. « Plus que recruter directement, notre campagne vise à mettre de l’humain et du sens dans ces métiers, sans pour autant nier l’exigence et les difficultés inhérentes à ces postes », souligne Céline Fabre, la DRH France du groupe DomusVi. « Nous voulons montrer que travailler au sein de l’une de nos résidences, par exemple, peut-être une opportunité », complète Éric Eygasier, directeur général France du groupe. Pour ce faire, l’entreprise met non seulement en avant le fait que 83 % des collaborateurs sont en CDI, mais que la progression de carrière est possible, notamment grâce à la formation.

De fait, plus de 75 % des collaborateurs de DomusVi bénéficient au moins d’une formation par an. Résultat de ces efforts : 460 000 heures de formation dispensées par an en moyenne et 400 collaborateurs qui s’engagent chaque année dans un parcours diplômant (d’aide-soignant à infirmier, par exemple), financé par l’entreprise. En outre, précise la DRH, si les salaires, ajustés selon le coût de vie en région, commencent, pour un aide-soignant débutant, entre 1 600 et 1 700 euros bruts par mois, le groupe offre un variable (en fonction du travail le dimanche, par exemple), qui peut augmenter le brut de 10 % à 15 %, ainsi que des primes annuelles, sans oublier un accord de participation, dans tous ses établissements de plus de 50 salariés. « La moitié de nos établissements ont ainsi un accord de participation », précise Céline Fabre.

Au-delà de la campagne publicitaire, DomusVi a concentré ses efforts sur le recrutement cette année, avec un nouveau site web et un numéro vert, pour ceux qui seraient rebutés par Internet, des contacts étroits avec les agences locales du Pôle emploi et la mise à disposition, auprès des directeurs d’agence, d’informations supplémentaires, de nature à stimuler les candidatures.

Stratégie territoriale

Toutefois, « nos offres d’emploi sont systématiquement proposées en interne d’abord », précise la DRH, afin de permettre l’évolution et la formation, si nécessaire, des salariés en poste. Mieux encore, les ressources humaines du groupe se font un devoir de détecter les potentiels et de suggérer des évolutions de carrière et des formations à ceux qui le souhaitent. Elles vont même plus loin. « Nos salariés restent en moyenne huit ans chez nous, c’est bien, mais nous savons qu’ils peuvent avoir d’autres ambitions, en dehors du groupe. Et nous les soutenons », indique Céline Fabre. Un exemple ? DomusVi a financé une formation à la conduite d’une ancienne salariée qui souhaitait lancer son entreprise de transport pour handicapés ; DomusVi poursuivra l’accompagnement de cette salariée dans son projet, jusqu’au financement d’un véhicule spécialisé. Une autre salariée est devenue assistante sociale, un troisième vient d’entamer son parcours d’infirmier et pourra trouver un emploi ailleurs que chez DomusVi. « Ces efforts sont aussi pour nous une façon de valoriser l’expérience acquise dans nos métiers pour aller ensuite vers d’autres. Et ils se fondent sur une culture d’entreprise basée sur la confiance », poursuit la DRH. Bref, si tout le secteur ou d’autres, connexes ou pas, peuvent bénéficier de la stratégie de DomusVi, « c’est tant mieux, affirme Céline Fabre. Le but du groupe est de faire vivre les territoires au point de vue économique avant tout. »

Auteur

  • Lys Zohin