Pragmatique. Si l’on devait résumer en un mot l’accord-cadre sur la qualité de vie au travail (QVT), signé le 12 juillet 2017 par France Télévisions, ce serait celui-là. Les partenaires sociaux ont souhaité que ce dispositif, commun aux 9 000 collaborateurs du groupe, qui vise à accompagner les salariés face aux mutations liées notamment aux nouveaux modes de diffusion et de consommation, soit à la fois basé sur l’expérimentation et laisse aux acteurs la liberté de l’adapter à leur réalité quotidienne. « Nous avons voulu mettre en place un accord opérationnel, qui prenne en compte les conséquences humaines dans la conduite de projets, et produise des effets concrets sur le terrain », explique Xavier Froissart, directeur délégué à la santé et à la qualité de vie au travail chez France Télévisions. Pour y arriver, vingt engagements ont été posés noir sur blanc. Et l’entreprise mise sur l’intelligence collective pour les concrétiser. Partant de l’existant, vingt groupes de travail composés de collaborateurs, de managers, de responsables ressources humaines, de représentants du personnel ainsi que d’experts internes et externes planchent ensemble pour dessiner des solutions appropriées. « Il s’agit là d’une matrice d’inventivité et de créativité qui permet à chaque groupe d’explorer le fond du sujet », précise l’accord.

L’idée : impulser une culture de la santé et de la qualité de vie au sein du groupe en impliquant les salariés, individuellement et collectivement, afin « qu’ils deviennent de véritables acteurs de la transformation de leur travail », dans une optique de performance de l’entreprise. Une façon de reconnaître aussi le droit à l’erreur. Ce travail collaboratif prescrit dans un délai de 18 mois, selon un calendrier établi entre le 1^er octobre 2017 et le 31 mars 2019, a déjà donné naissance à une douzaine de dispositifs. Les thèmes abordés concernent le cadre des relations de travail, la recherche d’organisations plus agiles, plus participatives et plus efficaces, la façon de mieux gérer le numérique, le déploiement du télétravail à domicile ainsi que le renforcement de la prévention primaire des risques professionnels, afin d’assurer la santé du salarié tout au long de son parcours professionnel et donc, de mieux anticiper les situations à risques.

Une fois validé, chaque dispositif est mis à la disposition des différentes entités qui peuvent l’adapter « à leurs préoccupations et à leurs attentes avec une autonomie dans la définition des conditions de sa mise en œuvre », précise le texte. C’est le cas, par exemple, pour le télétravail. « Nous n’avons pas voulu mettre en place un dispositif rigide avec des jours imposés car certains collaborateurs ne peuvent pas en bénéficier, les exigences de leur métier ne le permettant pas, mais laisser la main au salarié et à son manager pour les définir », explique Xavier Froissart. Un Observatoire de la santé et de la qualité de vie au travail permet de suivre les retours des expérimentations menées sur le terrain et de partager ensuite les bonnes pratiques au sein du groupe. « C’est une histoire que l’on écrit tous ensemble, souligne Xavier Froissart. Ce n’est pas pour ça que la transformation va se faire toute seule, mais l’objectif est d’aider les gens à l’aborder positivement, de façon apaisée, en y associant chacun. »