L’étude des comportements animaux peut-elle apporter une meilleure compréhension des problèmes de management ? Écrit par un consultant en leadership et deux chercheurs en éthologie, ce livre entend « mettre en évidence des points de convergence » entre des situations de l’humain au travail et l’organisation « sociale » du monde animal. Un regard insolite, centré les besoins de l’humain face au développement de l’entreprise. Leadership, stratégies de collaboration, d’apprentissage, réactions face au stress… Le livre passe en revue ces sujets, éclairés par des études scientifiques réalisées chez des primates, les rats ou les abeilles… Un exemple ? Si tout groupe animal comporte une hiérarchie entre dominants et dominés, la reconnaissance du chef peut-être fort différente, expliquent les auteurs : « Chez de nombreux primates, le leader n’est pas le dominant supérieur aux autres. Il est celui qui a les capacités à apaiser les querelles, à protéger les faibles et à repousser les ennemis ». Le parallèle avec le monde du travail ne convainc pas toujours, notamment sur l’intégration d’un nouvel arrivant (par exemple chez les macaques), où la sexualité animale joue beaucoup. Mais d’autres chapitres sont très instructifs, sur les méfaits du stress (épouvantable expérience chez les rats) ou la régulation des conflits. Les auteurs attirent l’attention sur les risques psychosociaux dus à la notion de l’espace. Les oiseaux comme l’homme, expliquent-ils, ont besoin d’un territoire « marqué » et « de distance personnelle et sociale », qui les protègent. C’est là où le livre interpelle le plus : dans sa critique des open-spaces ou autres bureaux impersonnels où les entreprises négligent ce besoin vital chez l’humain…