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Mode d’emploi : Les six bonnes pratiques

Le point sur | publié le : 12.11.2018 | I. L.

À la mode, le mot « intrapreneuriat » fait partie des aspirations des salariés comme de la direction. Tous y voient un puissant catalyseur d’innovation : développement de produits et services, accès à de nouveaux marchés, etc. Encore faut-il appliquer quelques bonnes pratiques pour que l’intrapreneuriat porte ses fruits et ne reste pas qu’un concours d’idées. Anne-Hélène Nicolas, fondatrice Innovatys Consulting, Véronique Bouchard, auteur d’« Intrapreneuriat – Innovation et croissance : Entreprendre dans l’entreprise » (éditions Dunod), et Maxime Vignon, cofondateur & CEO de Nexenture, livrent des pistes.

1. Il est indispensable que la direction générale reste garante des objectifs du dispositif et en définisse le ou les terrains de jeux.

2. Il faut donner aux intrapreneurs les moyens de leurs ambitions : un espace de travail (la salle de réunion peut faire l’affaire) et quelques heures disponibles par semaine ou par mois ; mais aussi la sanctuarisation de ressources budgétaires mises à disposition de façon progressive tout au long du projet, de l’idéation au passage à l’échelle, si le projet est déployé. La bonne allocation des moyens est vérifiée lors d’une instance de gouvernance dédiée qui suit l’ensemble des projets incubés.

3. Au niveau du management, il convient d’adopter : « La confiance a priori, le contrôle a posteriori ». S’il fallait résumer les facteurs clés de succès de l’intrapreneuriat, cette devise s’imposerait d’elle-même. L’intrapreneuriat est indissociable du risque et donc de l’échec. Il implique l’acceptation de l’incertitude de l’innovation. Un conseil important est de dédramatiser les tentatives vaines et de valoriser le succès.

4. L’innovation participative doit permettre de libérer la parole des collaborateurs si l’on veut réussir. Il est donc essentiel de leur permettre de déposer leurs idées simplement et facilement. Lorsqu’on est une entreprise multisites et multilingue, cela demande une « petite organisation ». La bonne pratique est de mettre en place un système d’innovation participative qui sera centré sur l’utilisateur final avec une simplicité de dépôt des idées, de n’importe où, n’importe quand et avec n’importe quel appareil. Aucune complexité ne doit exister pour déposer une idée, au risque de passer à côté d’une future « pépite » qui aurait été capable de transformer l’entreprise. Beaucoup de solutions existent sur le marché. Par exemple : IDay. Proposé par Nexenture, le concours iDay (iday.fr) est organisé sur une journée (comptez de 40 à 50 euros par collaborateur). IDhall SC est proposé par Humanperf. À la différence du concours iDay, ce challenge d’appel à idées ne fonctionne pas pendant vingt-quatre heures seulement, mais toute l’année en continu. MeToo, la solution de DreamStorm, propose de créer un blog où les collaborateurs pourront déposer leurs idées.

5. Il faut suivre toutes les pistes, idées en or ou quick wins… Les idées à attendre d’un tel événement sont de deux sortes. D’une part, les idées en or, comme les startups du Crédit agricole : des pépites potentielles, d’ordre stratégique, et qui nécessiteront des investissements élevés. Elles représentent en moyenne 3 % à 4 % des idées collectées. Et puis il y a les quick wins, des idées beaucoup plus faciles à mettre en pratique : changement d’un nom de domaine, suggestions de lutte antigaspi, etc. Moins « disruptives », ces « victoires rapides » n’en ont pas moins beaucoup d’impact sur l’entreprise : chez Michelin, par exemple, plus de 31 000 idées de collaborateurs ont permis de réaliser 15 millions d’euros de gains, rien qu’en 2015.

6. Dernier conseil : éviter la « réappropriation ». Il ne faut pas dérober les bonnes idées des mains de leurs instigateurs pour confier aux cadres le soin de leur donner vie. Il est conseillé de préférer plutôt la création d’une petite équipe centrée autour de l’auteur et de ne pas hésiter à recruter des free-lances s’il manque des compétences dans l’équipe le temps du projet.

Auteur

  • I. L.