Le cadre d’hier ne sera plus, vive le cadre de demain ! Avec la création d’un régime commun et la disparition en tant que telle de l’Agirc, s’éteint aussi la définition de ce qu’est un cadre. Une définition qui mérite d’être réactualisée, aux yeux des syndicats, compte tenu des évolutions de la fonction d’encadrement. Ils demandent un accord interprofessionnel sur ce sujet.

Autonomie, responsabilité, qualification… Autant de critères sur lesquels tous s’accordent à dire qu’ils devraient entrer dans cette définition du cadre d’aujourd’hui. Ils ajoutent que compte tenu de son degré de responsabilité, il doit pouvoir exercer son droit d’alerte, notamment. Mais le Medef, lui, témoigne de réticences. Alors que la négociation devait aboutir avant le 31 décembre prochain, selon un accord d’octobre 2015 qu’il a pourtant signé, report après report, seules deux séances plénières ont été organisées, et pour dire le refus de nouvelles règles. De quoi fâcher les syndicats qui, tout au long de 2018, ont alerté sur ce blocage. Une prochaine réunion est annoncée pour fin novembre. Le patronat est moins uni que les syndicats sur le sujet puisque la CPME, elle, semble davantage favorable à la redéfinition du statut des cadres.Si la négociation n’aboutit pas dans les délais initialement impartis, le régime spécifique de retraite se substituera de toute façon à l’Agirc-Arcco et les partenaires sociaux pourraient reprendre leurs échanges en 2019. Quatre millions et demi de salariés sont potentiellement concernés par cette redéfinition. Et les syndicats considèrent que cela pourrait représenter un moyen de mobiliser l’encadrement qui, sondage après sondage, dit ne pas se sentir engagé dans l’entreprise.