logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

Formation : Les formateurs boudent leur CPF

L’actualité | publié le : 12.11.2018 | Benjamin D’Alguerre

Image

Formation : Les formateurs boudent leur CPF

Crédit photo Benjamin D’Alguerre

Les formateurs goûtent peu le compte personnel de formation (CPF)… pour se former eux-mêmes ! C’est le bilan – paradoxal – qu’établit la Fédération de la formation professionnelle (FFP) dans son panorama social et économique, paru le 5 novembre 2018. Selon les chiffres avancés par les deux Opca interprofessionnels (Agefos PME et Opcalia), seules 702 actions de formation ont été financées au titre du compte personnel de formation en 2016, un an après l’instauration de ce dispositif. Soit un taux de recours de 1 % dans la branche… bien en deçà de la moyenne nationale qui s’élevait alors à 2 %. Si la FFP n’explique pas ce faible taux de recours au CPF, il apparaît cependant que son usage restait, en 2016, très égalitaire (1 % de femmes, 0,9 % d’hommes). Une égalité cependant tempérée par le fait que les femmes représentent 62 % de la profession. En revanche, ce sont essentiellement les salariés les plus âgés qui recourent à cette voie de formation : 0,8 % des utilisateurs du compte avaient moins de 35 ans, 1,1 % de 35 à 44 ans et 1 % dépassaient les 45 ans. « Cela semble logique pour un dispositif ayant notamment comme vocation de faciliter l’évolution de la carrière professionnelle », observe la FFP. Et sans surprise, ce sont surtout les salariés des entreprises de 50 salariés et plus (1,8 % contre 0,8 % dans celles de moins de 10 collaborateurs) qui ont mobilisé leur CPF en 2016.

Les outils de professionnalisation plébiscités

En revanche, les contrats de professionnalisation demeurent des dispositifs qui reçoivent l’approbation de la profession. Si leur usage a légèrement diminué en 2016 par rapport à 2015 (1 509 contre 1 597), le taux d’accès à ces contrats reste très supérieur à la moyenne nationale (2,2 % contre 1,6 %). À l’inverse du CPF, ce sont surtout les plus jeunes qui ont profité du contrat de pro en 2016 : 49 % des bénéficiaires avaient moins de 25 ans. Toujours contrairement au CPF, ce sont essentiellement les petites structures qui profitent de ce dispositif : 3,1 % des entreprises y recourant avaient moins de 10 salariés, contre 0,7 % chez celles de plus de 50 collaborateurs. La période de professionnalisation (que la réforme fait disparaître pour lui substituer « Pro-A », un dispositif en alternance à l’éligibilité plus restreinte) rencontrait également le succès chez les professionnels de la formation. Entre 2015 et 2016, le dispositif a monté en puissance, passant d’un taux d’utilisation d’1,5 % à presque 5 % (de 1308 à 3524 utilisateurs), notamment chez les employeurs de plus de 50 salariés. Reste à voir si les nouvelles règles de la réforme feront bouger ces curseurs d’ici au prochain panorama de la branche.

Auteur

  • Benjamin D’Alguerre