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David Bibard fondateur du portail du temps partage : « 90 % Des opportunités proviennent du réseau »

Le point sur | publié le : 05.11.2018 | Nathalie Tran

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David Bibard fondateur du portail du temps partage : « 90 % Des opportunités proviennent du réseau »

Crédit photo Nathalie Tran

Vous avez créé le Portail du temps partagé en 2014. Quel est son rôle ?

Sa vocation est de promouvoir le travail à temps partagé sous toutes ses formes et de rassembler les principaux acteurs : les groupements d’employeurs, les salariés en multisalariat et les sociétés de professionnels à temps partagé. Cela s’est d’abord traduit par la création d’un site internet afin de regrouper l’information sur le sujet et simplifier le message aux entreprises, car il n’est pas forcément facile de s’y retrouver parmi les différentes formes qu’il revêt. Depuis, tout un dispositif a été mis en place. Nous organisons des réunions de présentations auprès des entreprises, des professionnels et des institutionnels, ainsi que la remise de trophées. Nous réalisons également, chaque année, un baromètre du temps partagé afin d’en dessiner les tendances et venons de publier récemment un livre blanc, qui a permis d’en appréhender l’ampleur, la pluralité des formes et les raisons de son attractivité. Ce travail a notamment permis de poser une définition du travail à temps partagé. Plusieurs projets sont en cours, comme la création d’un club d’ambassadeurs et d’un annuaire recensant le plus grand nombre d’acteurs, que nous mettrons à la disposition des entreprises.

Pour quelles raisons le travail à temps partagé se développe-t-il aujourd’hui ?

Le travail à temps partagé répond aux aspirations des travailleurs à accéder à plus d’autonomie et à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privé. Coté entreprise, il permet aux TPE, PME et start-up, qui n’ont pas la nécessité ou les moyens financiers d’embaucher des salariés à temps plein, de bénéficier néanmoins des compétences d’experts. La flexibilité que procure le travail à temps partagé leur permet aussi aujourd’hui de s’adapter dans des temps courts à leur marché. Les avantages sont des deux côtés, et c’est ce croisement qui fait le succès de ce mode de travail. Il a toutefois encore du mal à éclore car c’est un marché caché : 90 % des opportunités proviennent du réseau. D’où la nécessité de densifier le maillage de ce dernier. Une belle dynamique commence néanmoins à se dégager. Le Portail du temps partagé a pris de l’ampleur, quelque chose est en train de se passer.

Existe-t-il un profil type du salarié en temps partagé ?

C’est un professionnel expérimenté. Selon notre baromètre, 42 % des salariés en temps partagé ont entre 50 et 59 ans et 28 % entre 40 et 49 ans. Il faut être autonome, et donc avoir une bonne maîtrise de soi et de son métier, comprendre les enjeux de l’entreprise, avoir le sens du service client, être rapidement opérationnel et capable de s’intégrer au sein d’une équipe. Il faut aussi être souple par rapport à son emploi du temps et ne pas s’enfermer dans un contrat pour pouvoir s’adapter aux besoins des organisations dans lesquelles on exerce. Aujourd’hui, 52 % des personnes qui pratiquent le temps partagé sont des hommes et 48 % des femmes.

Des acteurs aux statuts variés

Le travail à temps partagé recouvre plusieurs types de situation et des cadres juridiques différents. Selon sa définition, il est « une opportunité pour une entreprise d’accéder aux compétences d’un professionnel qui occupe une fonction quelques jours par semaine ou par mois, sur la durée ». Celui-ci pouvant être recruté directement par les différents employeurs (cumul de CDI à temps partiel ou de CDD) ou embauché par une structure tiers qui le met à disposition d’entreprises adhérentes (groupement d’employeurs) ou de ses clients (société prestataire de services, entreprises de travail à temps partagé…).

Auteur

  • Nathalie Tran