logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

États-Unis : La loi ne protège pas la grossesse

L’actualité | publié le : 05.11.2018 | Lys Zohin

Alors que de gigantesques entrepôts, symboles de la toute-puissance de l’e-commerce, ne cessent de se multiplier outre-Atlantique et qu’environ un million de personnes sont employées dans ce secteur actuellement, les femmes enceintes ne bénéficient d’aucun avantage. Au contraire. Un récent reportage du New York Times cite plusieurs cas de fausse couche, de la part de jeunes femmes enceintes ayant dû porter, des journées entières, d’énormes paquets ou pousser de lourds chariots, le tout malgré une requête auprès de leur hiérarchie de voir leurs tâches allégées, à la demande de leur médecin. Le grand quotidien américain parle même de « discrimination à la grossesse », en s’appuyant sur des dizaines de documents publics, émanant notamment de tribunaux, et faisant état de nombreuses poursuites dans ce domaine. « Certains employeurs refusent des promotions ou des augmentations de salaire à des femmes enceintes, tandis que d’autres les licencient avant qu’elles puissent prendre un congé maternité. Mais pour certaines femmes, une grossesse implique un prix encore plus élevé à payer », avance l’article.

Un texte vieux de 40 ans

Selon la loi fédérale américaine, les entreprises n’ont pas forcément à accepter les demandes d’ajustement de leurs tâches de la part de femmes enceintes, précise le New York Times, même lorsque des tâches plus légères sont disponibles ou que les médecins le demandent. De fait, le texte de loi sur la discrimination en cas de grossesse, « qui ne contient que quatre paragraphes et est vieux de 40 ans », souligne le journal américain, précise que l’employeur ne doit prendre en compte les demandes de salariées enceintes « que si les mêmes dispositifs sont mis en place pour d’autres salariés qui ont les mêmes capacités ou incapacités à travailler ». Autrement dit, explique le NYT, si une entreprise ne fait « aucun cadeau » à qui que ce soit, « elle n’a pas non plus obligation d’en faire à une femme enceinte »… Ou, comme l’exprimait un député démocrate de l’État de New York, « si une entreprise traite mal ses salariées non enceintes et les autres, elle a tout à fait le droit de mal traiter également une salariée enceinte »… Cet élu, ainsi que d’autres, principalement démocrates, poussent depuis 2012 pour un changement de la loi au niveau fédéral. Sans succès pour l’instant. Certains États (23 au total) ont toutefois mis en place des protections plus fortes pour les salariées enceintes.

Auteur

  • Lys Zohin