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QVT : Groupe La Poste : un accord pour aider… les aidants

Sur le terrain | publié le : 22.10.2018 | Sophie Massieu

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QVT : Groupe La Poste : un accord pour aider… les aidants

Crédit photo Sophie Massieu

Conclu en septembre dernier pour une durée de trois ans, un accord social propose aux postiers une large gamme de dispositifs pour les aider à concilier vie professionnelle et vie privée, travail et soutien à un membre de leur famille atteint d’une maladie ou d’un handicap.

Isabelle Contamine est directrice d’animation commerciale. Son rôle : aller à la rencontre, partout en France, des commerciaux du groupe La Poste, pour leur présenter l’offre de nouveaux services B to B, qu’ils sont chargés de développer. Mais elle est aussi maman d’une jeune fille de 15 ans, atteinte d’une maladie orpheline, qui cause un retard dans son développement psychomoteur. L’adolescente est scolarisée en institut médico-éducatif, mais elle a de fréquents rendez-vous à l’hôpital Necker, à Paris, où elle est suivie. « Je ne peux jamais choisir les créneaux, explique Isabelle Contamine. Et souvent, je n’ai besoin que d’une demi-journée pour m’y rendre. Dès lors, la possibilité qui sera offerte de télétravailler, de façon souple, et même pour une demi-journée, m’intéresse beaucoup. » La souplesse est l’un des maîtres mots de l’accord social sur les aidants, signé par le groupe La Poste, fin septembre, à destination des postiers qui soutiennent un proche atteint d’une maladie ou d’un handicap. C’est le premier, et il complète des dispositifs sociaux déjà offerts, comme les autorisations spéciales d’absence, accordées aux parents d’enfants handicapés depuis 2015.

Une large palette de solutions

« C’est un pas de plus. Des mesures RH complètent ainsi une politique d’accompagnement social qui préexistait », se réjouit Florence Wiener, directrice stratégie sociale et qualité de vie au travail. « Nous étions d’accord avec les partenaires sociaux, complète-t-elle, pour proposer une large palette de solutions, qui puissent répondre à des situations variées. » La première d’entre elle est le télétravail, autorisé à hauteur de trois jours pour un postier aidant, contre deux pour les autres. L’accord prévoit des aménagements d’horaires, un accès facilité au temps partiel, ou encore trois jours d’absence autorisée. Il crée un fonds de solidarité, abondé à hauteur de 1 000 jours par La Poste, et où les agents pourront, eux aussi, de façon volontaire, offrir des journées à leurs collègues. Les aidants pourront puiser dans ce fonds jusqu’à 25 jours par an, une offre renouvelable une fois. Enfin, les salariés aidants du groupe pourront bénéficier d’un accompagnement personnalisé pour la gestion de carrière, et rechercher, par exemple, une mobilité géographique. Une mesure qui séduit Isabelle Contamine, qui, une fois sa fille adulte, envisage de gagner la région Rhône-Alpes, pour se rapprocher des autres membres de sa famille.

« La négociation de cet accord a été très intéressante, confie Florence Wiener. Nous partagions le constat de départ, du nécessaire accompagnement des aidants, et le souhait de faciliter la conciliation entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Mais nous avons eu des débats, par exemple sur la question de savoir s’il fallait les aider à s’absenter ou, au contraire, les accompagner afin qu’ils puissent continuer à travailler. »

Une occasion de mieux connaître les collaborateurs

Des interrogations d’autant plus difficiles à trancher que personne ne sait pour l’heure combien d’agents vont se saisir des solutions proposées aux aidants. De façon générale, on estime que 20 % des personnes en âge de travailler aident un proche et que près de trois fois sur cinq (58 %) les aidants sont des aidantes. Impossible de savoir pour l’heure si La Poste se situe dans ces ordres de grandeur. L’accord pourra donc offrir l’occasion de mieux connaître les collaborateurs et leurs besoins : « Dans un an, nous pourrons voir quel a été le dispositif le plus utilisé », prévoit Florence Wiener. En attendant, une campagne de communication nationale va être lancée. Première cible : la filière RH, qui sera la « cheville ouvrière » de la mise en œuvre de l’accord. Les managers seront aussi informés et pour atteindre l’ensemble des agents, outre la presse interne, une campagne d’affichage dans tous les établissements se profile. Des moyens à la hauteur du nombre de postiers à informer : ils sont 250 000.

Auteur

  • Sophie Massieu