« Chaque Dieu à son Lucifer. Chaque époque son Diable, le nôtre s’habille en GAFA. » Le dernier opus de Jacques Séguéla est une charge contre Google, Apple, Facebook et Amazon. Venues de la Silicon Valley, ces majors numériques, peu enclines à la morale sociale et fiscale, se sont appropriées nos vies en toute impunité, quitte pour cela à nous manipuler et à nous abuser. « Le but n’est pas de conquérir les sols mais les esprits et de les rendre dépendants dans leurs achats, leurs loisirs, leurs jobs, leurs pensées », accuse le publicitaire qui en profite pour dénoncer la dictature de la Data et de l’intelligence artificielle, le plus grand hold-up de tous les temps. Sous couvert de soigner nos maux médicaux, économiques, sociétaux, ces technologies détroussent nos intimités, tuent notre créativité, dévoient l’information, pillent nos emplois, déshumanisent les relations. Face aux dangers de cette révolution 4.0 qui laissera sur le carreau les moins qualifiés, il appelle les citoyens et leur gouvernement à rentrer en résistance et à ne pas laisser l’Amérique seule dépositaire de l’avenir numérique du monde : « Imaginons un monde d’après où l’impératif moral sera de règle, l’interactivité de nécessité, l’humain mènera la nouvelle danse ». Face au despotisme en cours, notre planche de salut viendra de notre jeunesse, de ses startup inventives, de sa fringale collaborative, de sa volonté de renouer avec nos vertus humanistes.