Les syndicats britanniques ne décolèrent pas. Après avoir annoncé une augmentation du taux horaire minimum pour ses salariés britanniques, dans la foulée de l’initiative prise aux États-Unis (lire Entreprise & Carrières n° 1403 du 15 octobre 2018), voici que le géant de l’e-commerce reprend d’une main ce qu’il donne de l’autre, au moins en partie. Si le taux horaire pratiqué par la société devrait progresser de 1,50 livre pour passer, pour les permanents et les intérimaires, à 9,50 livres (soit 10,77 euros) en dehors de Londres, et à 10,50 livres dans la capitale britannique, le programme d’octroi d’actions gratuites et de bonus en fonction de la productivité a été supprimé, dénonce le syndicat GMB. De quoi rogner les nouveaux avantages de moitié, estime le syndicat. Jusqu’à présent, les salariés dans les entrepôts recevaient une action d’Amazon (d’une valeur de 1 550 euros environ actuellement) à la fin de chaque année travaillée et une action supplémentaire à la fin de chaque quinquennat. Et s’ils les détenaient sur deux ans, ils pouvaient les vendre sans payer d’impôt sur la plus-value. Pour expliquer sa nouvelle stratégie, Amazon déclare sur un blog destiné aux salariés que la plupart de ceux qui travaillent dans les entrepôts préfèrent du cash (sous forme d’augmentation, donc), plus immédiat, plutôt que l’obtention à terme d’une action. Et en ce qui concerne les bonus en fonction de la productivité, Amazon insiste sur le fait qu’un tel programme n’existait pas au sein de la société… Toujours est-il qu’alors que le flot de travailleurs potentiels en provenance d’Europe de l’Est, notamment, se tarit au Royaume-Uni, Amazon doit continuer de recruter – en particulier avant les fêtes de fin d’année – et donc séduire.