logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Chroniques

La force de l’émotion

Chroniques | publié le : 22.10.2018 |

Image

La force de l’émotion

Crédit photo

Meryem Le Saget conseil en entreprise

Beaucoup d’équipes vivent aujourd’hui en surchauffe émotionnelle.

Les personnes ont du mal à prendre du recul, les énervements et frustrations sont légion, au bout du compte les réserves d’énergie et de calme s’épuisent. Être traversé d’émotions n’a rien d’anormal, c’est notre nature humaine. Mais l’ennui serait de baigner dans les émotions superficielles, réactionnelles, en se privant de la force de l’émotion profonde.

« L’émotion émotionnelle »

la plus courante, est une émotion de surface, réactionnelle, qui se trouve vite activée dans notre quotidien survolté : colère, peur, agacement, timidité, excitation, enthousiasme, jalousie, tristesse, inhibition, etc. Comme nous n’avons pas le temps de prendre du recul et que nos « amortisseurs personnels » ont l’épaisseur d’un papier à cigarette, nous prenons les choses de plein fouet.

Mon manager me fait un commentaire désagréable ?

Je le prends pour moi et cela me déstabilise pour une longue semaine. Un coéquipier n’a pas produit le travail attendu sur un projet ? Je pense qu’il l’a fait exprès pour m’ennuyer. Toutes nos perceptions sont faussées par le stress, les soucis et les tensions relationnelles. De ce fait, nous tournons en rond dans un climat émotionnel intense et fatigant, une « tempête dans une tasse de thé », disent les Anglais.

Le deuxième niveau d’émotion

beaucoup plus intéressant, est celui de l’émotion profonde. Au-delà du tumulte de nos vies, nous pouvons chacun accéder en nous-même à un réservoir d’émotion d’une grande qualité : la paix, la joie (qui n’est pas l’excitation), le sentiment d’harmonie, l’amour, la créativité profonde, la capacité à être touché par la beauté, le sentiment d’unité avec la nature… C’est dans ces sphères intérieures, où règnent davantage de calme, de force et de sérénité, que s’exprime l’intuition. À notre époque chahutée, où nous sommes à la recherche de nouveaux repères, l’intuition est un guide précieux, fidèle, éclairé.

Tellement occupés par l’« émotion émotionnelle »

bruyante et consommatrice d’énergie, nous ne savons plus comment accéder à l’émotion profonde. Nous nous croyons créatifs ? Il s’agit en fait d’une réponse spontanée, de style ping-pong, face aux stimuli de notre environnement. Rien à voir avec une émergence créative profonde. Nous croyons capter notre intuition ? C’est plutôt notre mental fantaisiste qui s’exprime, ou un désir fort que l’on prend pour une intuition. Où est passé notre discernement, notre sensibilité aiguisée ? Pourquoi délaisser à ce point nos meilleurs outils ?

Trop domestiqué, l’animal perd son instinct.

Trop stressé ou excité, l’être humain perd son accès à l’émotion profonde. C’est dommage, car l’émotion profonde, c’est le cœur, la générosité, l’ouverture, la capacité de création, le sentiment d’unité avec les autres, le respect du monde qui nous entoure. Pour relever les défis individuels et collectifs qui nous attendent, il serait temps de réintroduire la prise de recul, l’équilibre, la qualité des relations, l’inspiration, le silence, la vérité, le discernement. Nous avons en nous des réponses puissantes, nous pourrions les écouter…