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Denis Monneuse : du côté de la recherche

Chroniques | publié le : 22.10.2018 | Denis Monneuse

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Denis Monneuse : du côté de la recherche

Crédit photo Denis Monneuse

Comment être influent au travail ?

Une des motivations

des personnes qui suivent des formations professionnelles dans le domaine du leadership est de gagner en influence dans leur organisation. Il n’y a rien de plus frustrant en effet que de ne pas être audible de ses collègues, de faire des propositions qui partent directement à la poubelle ou encore de ne jamais parvenir à convaincre son entourage professionnel quand il s’agit de prendre une décision.

Alors, quels sont les secrets

pour être influent au travail ? Une des dimensions importantes mises en avant par Laura Guillén, Margarita Mayo and Natalia Karelaia, chercheuses respectivement à European School of Management and Technology, IE Business School et l’Insead, est l’apparence de confiance en soi. Mais qu’est-ce qui fait qu’une personne donne l’apparence d’avoir confiance en elle ? Ces trois chercheuses donnent des indications dans une étude qu’elles viennent de publier dans la revue Human Ressources Management.

Leur enquête s’est déroulée

dans une entreprise du secteur technologique dans laquelle le pouvoir appartient surtout aux hommes. Les chercheuses faisaient l’hypothèse que la performance individuelle était un facteur déterminant pour qu’un salarié soit perçu comme ayant confiance en soi, d’une part, et que cette apparence de confiance en soi permettait d’avoir de l’influence dans son organisation.

Leur analyse a confirmé

que la performance des salariés avait effectivement un impact positif sur l’apparence de confiance en soi, aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Pour ces derniers, donner l’impression d’une grande confiance en soi leur permet d’exercer de l’influence au travail. En revanche, la confiance en soi apparente n’est pas suffisante pour que les femmes soient influentes. L’enquête a révélé que les femmes avaient de l’influence uniquement si elles étaient performantes, donnaient l’impression d’avoir confiance en elles et avaient un comportement orienté vers les autres (prosocial oriented). Si l’une de ces trois conditions manquait, leur influence était faible.

Une fois de plus,

cette étude montre qu’une des raisons du plafond de verre dans les organisations (que ce soient les entreprises, les associations, les partis politiques…) est que les femmes doivent faire plus que les hommes pour parvenir à la même position et obtenir le même niveau de pouvoir. Pour corriger le tir et réduire les inégalités, la tentation est grande de mettre en place des quotas, de manière plus ou moins explicite. Cependant, les quotas et autres formes de discrimination positive ne sont pas sans effet pervers.

Il y aurait pourtant une solution

bien plus efficace pour aller vers plus de mixité : tout simplement évaluer les hommes et les femmes selon les mêmes critères. Cette solution a aussi l’avantage de faire consensus : qui pourrait légitimement s’opposer à l’égalité de traitement entre les sexes ? Mesdames et Messieurs les managers et les DRH, il ne vous reste plus qu’à le faire !

Auteur

  • Denis Monneuse