Inégalités sociales, changement climatique, lutte contre la corruption… Face aux défis sociaux, économiques et environnementaux de notre siècle, la puissance d’action des entreprises et en particulier leur capacité d’innovation apparaissent de plus en plus cruciales. Si les initiatives de RSE visent à répondre aux attentes de la société, celles-ci sont aujourd’hui fragilisées. En cause : les exigences de rentabilité écrasantes imposées par les actionnaires qui tendent à reléguer au second plan les investissements en recherche et développement. « La profitabilité, si elle est la condition de survie de l’entreprise, ne peut être sa seule raison d’être. L’entreprise ne peut plus se désintéresser du collectif, du civique, de l’intérêt général », rappelle Blanche Segrestin et Kevin Levillain. Pour pérenniser les démarches de RSE, leur livre préconise de laisser aux sociétés la liberté de stipuler dans leurs statuts une finalité de nature sociale, culturelle, scientifique ou environnementale, additionnel au but lucratif. Loin de remettre en cause la liberté d’entreprendre, « la mission, en tant qu’engagement à un effort d’exploration, de recherche et d’innovation, apparaît prometteur pour organiser une action collective à la fois efficace et responsable », expliquent-ils. Selon ces chercheurs, ce nouveau modèle de l’entreprise à mission repose sur trois piliers : la formulation d’une mission, l’engagement des actionnaires envers cette finalité mais aussi des procédures de contrôle et d’évaluation par les parties prenantes.