« C’est maintenant que le vrai boulot commence ! », s’exclame Mongi Ben M’Barek, secrétaire général de la Fédération des télécommunications et des centres d’appels au sein de l’UGTT, la principale centrale syndicale tunisienne, également majoritaire à Tunisie Telecom. Le syndicaliste, qui admet volontiers que la situation, entre les salariés et la direction de l’entreprise était tendue – « avant et après la Révolution », dit-il – s’enorgueillit aujourd’hui d’avoir fait « un vrai parcours », aux côtés de cette même direction. Parcours géographique, qui l’a mené à plusieurs reprises à Suresnes, puisqu’il a été épaulé dans toute la phase préliminaire à la signature d’une charte sur le dialogue social par les « camarades » de la ville française, et parcours psychologique, permettant finalement de « faire preuve de maturité et de lancer des échanges fructueux » avec la direction. Si la charte signée est la preuve tangible de cette évolution, Mongi Ben M’Barek apprécie surtout un autre avantage, plus intangible : « La charte équivaut à une reconnaissance de l’UGTT comme partenaire », savoure-t-il, en prononçant les deux mots-clés : reconnaissance et partenariat. Désormais digne de confiance, la centrale syndicale tunisienne joue le jeu. « La transparence est réciproque, de même que les efforts », déclare son représentant à Tunisie Telecom. Mieux, Mongi Ben M’Barek voit la charte signée à Tunisie Telecom comme « un projet pilote pour d’autres syndicats, dans d’autres secteurs. Maintenant que le parcours est balisé, nous souhaitons étendre le dialogue social à toutes les entreprises publiques et privées de Tunisie ». Et le syndicaliste de reprendre à son compte le slogan qui sous-tend la charte, à savoir le fait que Tunisie Telecom ambitionne d’être leader, dans tous les domaines… Pas étonnant, dans ces conditions, qu’il se rende compte que le gros du travail est devant lui ! Autres efforts qui devront être menés, ceux qui consistent à faire vivre, tous les jours, les principes fondamentaux de la charte, « dans tous les process, afin d’améliorer la situation sociale et syndicale dans l’entreprise.

C’est donc un travail en profondeur, pour lequel nous devrons bien sûr embarquer les salariés », dit-il. Avec un objectif final qui sonne comme une évidence pour ce syndicaliste : « Que l’entreprise prospère et fidélise ses clients, afin de redistribuer ensuite les fruits de ces efforts aux salariés. »